Un endroit naguère paisible, une petite mine qui fonctionnait au ralenti coincée entre des barres rocheuses et entourée de bois.
Elle sert désormais de refuge a un groupe de soldats perdus qui tiendront sans esprit de recul.
Sur la carte elle est désignée du nom d'Ismail mais les Grognards qui ont participé à tant de combats l'ont surnommée "Camerone", souvenir d'un obscur combat d'arrière-garde oublié même des historiens militaires...
Il y a là le Colonel Guiche du Génie Impérial, pardon, du Génie Bessarabe comme il se plait à le rappeler, un sourire au coin des lèvres.
Ce vieux briscard y a conduit dans un difficile combat défensif et une retraite serrée sous le feu ennemi, 4 unités de son régiment.
Il y soigne ses nombreux blessés et se prépare à faire face à l'assaut Russe.
Il n'est pas seul, depuis 10 jours, les Régiment Roscanvel au complet l'accompagne dans ce combat inégal face à un ennemi qui surgit de partout et harcèle ces vieux grognards.
Roscanvel et Guiche prennent des coups, mais ils en rendent et pour le moment, leur habileté tactique leur a permis de résister.
Mais il n'y a désormais plus de repli possible.
Roscanvel le sait, c'est lui qui a initié le rassemblement des 2 bataillons ici, au fond de ce cul-de-sac sans issue.
Lui et ses hommes n'iront pas plus loin, ils sont fatigués de lâcher du terrain.
Roscanvel termine de rédiger ses ordres, Lui et Guiche savent que c'est ici que tout se jouera.
Dans 48 heures, 72 tout au plus, les Russes seront partout autour d'eux et il faudra briser l'encerclement. Ils tiendront jusqu'à l'ultime cartouche, sans esprit de recul.
Il note dans son carnet "Pour ceux qui trouveront mes notes : dites à ma femme et mes deux fils que mes dernières pensées ont été pour eux. Si nous nous battons si loin de chez nous, c'est pour les savoir en sécurité, à l'abri des hordes barbares, pour que leur avenir soit radieux.
Adieu."
