[RP restreint] Une sombre affaire

Racontez vos histoires autour d'un verre sous la tente...

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[RP restreint] Une sombre affaire

Message par Napoléon » Mer Déc 05, 2007 2:26 pm

Seuls les membres de l'animation ainsi que Clément de Dare peuvent participer à ce RP. Tout message extérieur posté ici, sera effacé.

L'Empereur était en train d'étudier la stratégie globale de la zone de front et s'était intéressé aux combats où étaient opposés la majeure partie de ses hommes. Il avait remis depuis quelques temps la direction de toute cette portion à un Etat-Major expérimenté mais voyait bien que la situation semblait être au désavantage de la France. Parmis les pions étendus sur la table se trouvait celui de la Gendarmerie Impériale.

" Traitres ! "

Pointant du doigt la formation du Grand Prévôt Lassalle, il ne put contenir sa colère trop longtemps enfouie. Il fulminait tant la rage le rongeait.

" Je leur ai fait confiance, je leur ai placé mon armée entre les mains pendant neuf mois, neuf longs mois ! Et voilà qu'aujourd'hui ils se disent indépendants et ne veulent plus obéir ? Le front du Moulin a été enfoncé par les russes à cause d'eux, le Val risque de céder sous le manque d'effectif. Il faut leur faire payer cet affront ! "

Plusieurs maréchaux se mirent alors à parler entre eux, formant un brouhaha au milieu de la Grande Tente de l'Empereur. Tous s'accordaient sur le nom d'un fautif, le Chef de Bataillon Clément de Dare qui ne cessait depuis plusieurs semaines de critiquer le travail qui avait été fait et qui semblait mener une mutinerie au milieu des rangs. L'Empereur était trop emporté pour écouter.

" Ces Jean-Foutre ne peuvent pas continuer à nous narguer de la sorte ! "

Au milieu des officiers, un Général souriait béatement. Il obtiendrait enfin la réparation des nombreuses infamies qui avaient été prononcées à l'encontre de la Grande Armée. Comme toute chose, il falait néanmoins conserver un esprit ouvert et envisager toutes les possibilités. Il se permit donc de prendre la parole, faisant taire tout le monde.

" Nous risquons la mutinerie si nous faisons condamner le Grand Prévôt Lassalle et ses hommes. Nombreux sont ceux qui les suivent et les soutiennent, des régiments entiers sont prêts à les soutenir et dans la mesure où nous avons déjà du mal à combattre les russes, il risque d'être très difficile de combattre en plus la Gendarmerie, même le Maréchal Bon Moncey n'a pu s'y tenir. "

Son analyse pertinente ramena enfin le calme autour de la table. Le Général porta son regard sur la carte, l'air soucieux.

" Vous souvenez-vous du départ de l'Officier Rossignol de l'Etat-Major ? Ceci n'a jamais été expliqué mais une chose est sûre, il a rencontré le Chef de Bataillon de Dare, alors Capitaine Adjudant-Major chez Alexander, le Prussien qui tient l'une des tavernes. Cette affaire n'a jamais été clairement élucidée, me suivez-vous ? "

Bon nombre d'officiers ne suivait plus, ne voyant pas où leur collègue voulait en venir. Au bout de la table, l'Empereur se contentait de sourire, les mains jointe, comme attendant la suite, ce qui ne tarda pas à venir.

" Nous avons déjà mis aux arrêts une fois de Dare mais n'avons rien tiré de lui était donné qu'il était gravement blessé. Cependant, il nous suffirait de l'interroger à nouveau et de voir ce que nous pourrions tirer de lui. N'oublions pas qu'à l'époque des faits, la Gendarmerie tenait en grande partie l'Etat-Major et était donc au fait de tout ce qu'il se passait. "

Napoléon, s'étira de tout son long sur son fauteuil, imaginant déjà la scène de torture qui pourrait être infligée.

" Qu'on fasse arrêter de Dare et ses hommes et qu'on les mette dans les geôles. Je vous laisse trouver la raison de cette arrestation mais je veux qu'elle soit cohérente, c'est un homme de droit qui pourrait utiliser ça contre nous s'il le désirait et finalement s'en sortir.

Maintenant que l'aigle l'a entre ses serres il ne faut plus le lâcher. "

Fier de la situation, il congédia tout le monde pour se retrouver seul. Il obtiendrait sa vengeance, il n'était pas l'Empereur des français pour rien !
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Message par vétéran Antoine de Froiss » Mer Déc 05, 2007 3:42 pm

Un groupe de dragons étiat arrivé non loin du bivouac du Chef de Bataillon de Dare et de son Adjudant-Major Antoine de Foissac. Leurs trois cent cinquante hommes étaient en train de se reposer lorsque les cavaliers firent leur apparition. A en voir le nombre, il n'était pas là uniquement pour dire bonjour et repartir, c'était les hommes de l'Empereur en personne. Que venaient-ils donc faire ici ?

Quittant ses sous-officiers, le Vice-Prévôt alla se présenter à eux attendant des explications, le chef de l'escadron répondit simplement:

" Vous êtes mis aux arrêts pour acte de Trahison envers l'Empereur et la Grande Armée. Vous avez aidé l'Officier Rossignol à s'enfuir avec bon nombre de documents et depuis la Gendarmerie a quitté ses fonctions et est devenue indépendante.

Veuillez nous suivre, vous et vos adjoints. Vos hommes sont priés de retourner à la caserne de la Gendarmerie. "

Clément trouvait la situation atypique, voilà que l'Empereur en personne voulait le voir tomber, c'était vraiment amusant et navrant à la fois. Rajustant son bicorne, il regarda la groupe de cavaliers et fit demi-tour.

" Je n'ai pas fini mon repas, je viendrai me rendre lorsque j'aurai vidé ma soupe et salué les hommes. "

Les cavaliers ne s'attendaient visiblement pas à ça et ils mirent pieds à terre en vue d'arrêter immédiatement le Vice-Prévôt et l'Adjudant Major de Foissac. C'était bien évidemment sans compter sur l'intervention de plusieurs gendarmes d'élites qui bloquèrent l'accès au brasero. Parmi eux, plusieurs fidèles du Chef de Bataillon qui avaient les armes en main.

" Monsieur de Dare souhaite finir son repas, je suis sûr que vous comprendrez qu'il ne désire pas s'enfuir mais donner les directives à ses hommes et vous rejoindre le ventre plein. Sa dernière incarcération aura été assez avare en nourriture me semble-t-il, chose digne de vous. "

Théophile se tenait droit comme un 'i', le sabre dans son fourreau mais prêt à le tirer. Il invita avec le plus de diplomatie possible les dragons à prendre leur mal en patience en insistant bien sur le fait que son supérieur ne fierait pas. D'ailleurs, Antoine s'était déjà livré à eux et Théophile ne tarderait pas à le faire, il attendait simplement le retour du Vice-Prévôt. Ce dernier était en train de donner les ordres à ses fidèles hommes et allait même jusqu'à leur expliquer les caches où il avait entreposé de nombreux documents émanant de l'Etat-Major lorsqu'il en était à sa tête. Une fois qu'il eut fini, il remplaça bicorne par shako et fit demander des montures pour lui et ses compagnons de fortune.

Il semblait visiblement très remonté, tant par les agissements de l'Empereur que ceux de ses sbires ne cessant de répéter que tout était de la faute du Major Renzo, qu'il était à l'origine de toute cette histoire et qu'il ne tarderait pas à avoir sa peau s'il le croisait.

Ses hommes le regardèrent partir, ne firent rien de contraignant et au contraire, se mirent à chanter en coeur en hommage à cet homme qu'ils étaient sûrs de ne plus jamais revoir. Lors de la précédent incarcération, le Chef de Bataillon avait été frappé à de nombreuses reprises et en gardait encore les traces, aujourd'hui il n'en était à point douter qu'ils recommencerait mais jusqu'où ?

Le groupe d'officiers quitta donc le bivouac alors que les flocons de neige tombaient indolamment sur la plaine. Ils finirent par disparaitre dans la brume laiteuse qui les entourait et les gendarmes laissés là espéraient bien qu'ils fassent chemin inverse.


L'arrestation de Pierre-Marie et d'Anthelme se fit de façon plus calme. Ils avaient été avertis très rapidement des mises aux arrêts de leur chef et comptaient respecter les ordres qui leur avaient été attribués. Ne pas opposer de résistance.
Ce ne fut pas la même chose avec Camille qui était en train de s'entrainer au tir dans la caserne de la Gendarmerie. Le groupe envoyé par l'Empereur comptait deux compagnies à pied qui durent forcer les grilles et les portes cochères pour pouvoir arrêter l'Artilleur en Chef de la Gendarmerie Impériale. Au milieu de la masse des gendarmes, le ton était vite monté et plusieurs tirs avaient été entendus sans pour autant faire de victimes.

Finalement, tous les officiers et sous-officiers se retrouvèrent dans les geôles humides les plus proches du champ de bataille, en pleine montagne. La pierre humide rendait les cellules aussi froides que des glaçons et leur séparation était d'autant plus difficile.

L'Empereur ne semblait pas vouloir lâcher le morceau et il faudrait être fort, plus fort que jamais pour tenir et resortir de là vivant.
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Message par Napoléon » Mar Déc 11, 2007 10:17 pm

Maintenant que les troupes de l'officier de Dare étaient en prison, l'Empereur était sûr d'avoir touché au moral de la Gendarmerie. Privant ainsi les hommes de leur Vice-Prévôt, ils se sentiraient soudainement menacés et se prendraient à croire que le Capitaine Marbot qui avait proféré des menaces de mises aux arrêts quelques heures auparavant était à l'origine de tout ceci.

L'un dans l'autre, le Grand Prévôt serait soit contraint d'être enfermé lui aussi, soit il serait obligé d'obéir aux ordres émanant de l'Etat-Major. Comme il avait été convenu, le Général à l'origine de cette brillante idée se chargerait des interrogatoires concernant l'affaire Rossignol, il avait apparemment un compte de longue date à régler avec le Chef de Bataillon.

Depuis sa Grande Tente, Napoléon attendait un rapport d'une estafette sur la première rencontre entre le Général et le Vice-Prévôt et se laissa ainsi distraire par son imagination.


~~~

Le geôle humide était éclairée par des torches accrochées aux murs, éclairant faiblement la table et les chaises diposées au milieu de la pièce. Deux gardes se tenaient de part et d'autre de la porte, attendant l'arrivée de l'officier de Dare.

Il était sale, ne s'était pas lavé depuis son incarcération et avait été placé dans la cellule la plus sale qui soit, voilà ce qu'il méritait. Il fut le premier à arriver dans la salle servant pour l'interrogatoire, le visage meurtri par quelques coups donnés et menoté aux pieds et aux mains.

On avait conservé cette technique datant que la Terreur, ferrant ainsi les prisonniers pour leur ôter toute liberté de mouvement. Ceci semblait marcher car le Chef de Bataillon avançait à pas lents, le dos courbé, ayant du mal à regardé devant lui.

Attaché à sa chaise, il était ainsi ligoté à sa place et se devait d'attendre la venue du Général qui tardait à venir. Sur sa chaise, il se répétait inlassablement qu'il finirait pas avoir la peau de tous ces "lâches qui se cachent", si encore il arrivait un jour à sortir de là.


~~~

" Monsieur, je viens vous apporter le rapport de l'entrevue comme vous me l'aviez demandé. "

L'Empereur quitta ses pensées et avec un plaisir non dissimulé invita son interlocuteur à prendre place.

" Dites-moi tout !

- Et bien, nous avons laissé attendre l'Officier de Dare pendant environ une heure dans la salle avant de faire venir le Général. Et comme nous nous y attendions, ce fut un monologue... "

~~~

"... Bien, écoutez. Si vous ne voulez pas parler ça sera assez simple, nous employerons la force pour que vous nous disiez ce que nous voulons savoir. Avez-vous aidé oui ou non, l'Officier Rossignol à fuir de Russie avec des documents secrets.

- L'Officier Rossignol ? A fuir ? Allons !

- Ceci est-il un non, je veux une réponse claire.

- Que vous n'aurez pas, mon cher ami. "

[...]

Le Général tapa du poing sur la table, ne s'attendant visiblement pas à ce cas de figure. Il pensait que le Chef de Bataillon serait moins grande gueule et plus apte à répondre après avoir été aussi bien traité qu'un chien battu.

[...]


" Savez-vous ce qu'il va se passer si vous ne collaborez pas ?

- Non, et je n'en ai très sincèrement rien à foutre. Si vous voulez me voir parler, intéressez-vous donc à des sujets plus pertinants que ceux qui ont bientôt six mois, à croire que vous n'êtes capable de rien de mieux. "

La gifle de la main baguée du Générale fut la seule réponse qu'il put donner, preuve d'un retournement assez surprenant de la situation. Clément avait réussi à déjouer les pièges.

~~~

Napoléon avait pensé à bien autre chose, de plus intéressant de son point de vue alors qu'au contraire, c'est le Général qui avait été tourné en ridicule, cela ne pouvait pas se passer comme ça.

Tout en regardant le sous-officier qui était venu l'informer de la rencontre entre l'Officier de Dare et son geôlier, l'Empereur réfléchissait déjà à un nouveau plan. Pourquoi ne pas faire pression sur les adjudants du Chef de Bataillon pour obtenir de lui des informations ? Cette solution serait néanmoins à double tranchant, soit Clément parlait, soit il s'enfermait dans son mutisme et ceci ne ferait que croitre le sentiment impopularité de l'Etat-Major actuel et risquerait de fissurer les relations entre l'Empereur et ses hommes.

Il se faisait cependant tard et Napoléon préférait attendre le lendemain pour prendre une décision, qui serait sans doute plus posée et conviendrait mieux à la situation.
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Message par vétéran Antoine de Froiss » Mer Déc 12, 2007 1:14 am

Clément avait été renvoyé dans sa cellule, déferré. Il avait vu en rejoignant son lit miteux Pierre-Marie et Antoine qui semblaient être plus confortablement installés que lui et ce fut avec un grand soulagement qu'il remarquât ceci.

Essuyant sa joue ensanglantée avec le revers salit de sa veste, le Chef de Bataillon se demandait s'il reverrait un jour l'extérieur. Pour la première fois depuis longtemps la peur le tenait au ventre, cette crainte vicérale de mourir non pas au combat, mais simplement à cause de quelques manigances de bas-étage orchestrées par des gens assez stupides pour s'en prendre à lui de cette façon.

Le Vice-Prévôt était sûr d'une chose. S'il était tué dans cette prison, la Gendarmerie Impériale risquait de très mal réagir et de renforcer un peu plus sa détermination à l'obéir qu'à elle. Les officiers l'ayant conduit étaient-ils assez sots pour omettre ceci ?

Jamais la Gendarmerie Impériale n'avait été aussi puissante, de jeunes officiers intégraient le corps, étaient formés et devenaient de vrais gendarmes impériaux, malgré les rares actes de diffamations proférés de façon ouvertes, nombreux étaient ceux qui envoyaient des missives de soutien, d'encouragement voire même de remerciement pour l'aide apportée par le Grand Prévôt et ses hommes.

Ainsi donc, le Général qui l'avait giflé osait mettre au défi tout un pan de l'Armée simplement pour une vengeance personnelle, vieille de plusieurs années. Il l'avait reconnu malgré ses yeux pochés et la faible lueur, il savait que cet homme avait été auparavant son supérieur hiérarchique lors de la 2° Campagne d'Italie. Alors à la tête de pontonniers, Clément avait refusé d'obéir à un ordre direct et avait mené une mission en solitaire ce qui lui avait valu une suspension de ses prérogatives et un passage devant la Cour Martiale. Cependant, devant la réussite de sa mission et les conséquences ayant découlé de la destruction du pont qu'il avait été le seul à demander, il avait permis à l'Armée Consulaire de prendre le contrôle du champ de bataille en bloquant tout possibilité aux italiens de passer par le sud-ouest, ce qui contribua à faciliter la victoire.

Bien évidemment, il fut démis de ses fonctions et ne put jamais plus revoir celui qui était alors Colonel et l'avait haï au moment même où le jeune Sous-Lieutenant avait transgressé ses ordres pour faire capoter toute une opération. Il n'avait semble-t-il jamais oublié ce jour où il avait été placé bien malgré lui sur le devfant de la scène, cependant obscurcit par un jeune officier qui ne manquait pas de zèle.

Qu'allait-t-il donc faire de lui maintenant ? Allait-il finir par le laisser partir ? Allait-il l'interroger inutilement jusqu'à ce que Clément avoue des choses fausses si tant est qu'elles aient bien été dites pas lui ? Il en saurait sûrement plus les jours futurs mais n'oubliait pas qu'il avait entre les mains la vie de ses hommes avant toute chose.
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Message par Napoléon » Lun Déc 17, 2007 10:58 am

Le général était dans piéce mal éclairée. Il était accompagné de geôliers. d'un geste de la main, il leur fit signe d'aller chercher De Dare. Une fois les matons sortis, le général se mit à parler tout seul.

De Dare , vermine, je n'en resterais pas à une simple giffle. je vais te faire payer tes affronts du passés.

Les gardiens de prisons arrivérent à la cellule du grand prévôt. la porte de la cellule s'ouvrit d'un bruit strident

De dare nous venons te chercher, "ton" ami le général réclame ta présence à ses cotés. ahahhahhhahahah.

deux gardiens prirent De dare par les bras
allez leve-toi
lui filant des coups de bottes
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Message par Napoléon » Mar Déc 18, 2007 8:24 am

un geolier débarqua dans la cellule.

l'empereur souhaite voir tous les membres du GI dans la grande sallle. Montez De dare, le général attendra.
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Message par vétéran Antoine de Froiss » Mar Déc 18, 2007 9:05 am

Clément s'était levé, encerclé et maintenu fermement, comme s'il était de ceux que l'on amenait à l'abattoir. Le teint terne, l'oeil vide, la joue boursoufflée à cause de l'humidité et de la crasse, il semblait mal au point mais ne cessait de garder cette expression désagréable dont il avai le secret. Son sourire énervait ses geôliers, il le savait, et cette simple pensée ne faisait qu'alimenter un peu plus la distance entre les commissures de ses lèvres.

" L'Empereur, ah ? Voilà qui est intéressant. "

Enfin ! La Gendarmerie Impériale allait s'expliquer, parler d'une voix pour rappeller ô combien il lui avait été difficile de faire son travail, ô combien le manque de respect et les ordres idiots de certains Majors avaient conduit à leur départ, à leur position indépendante. Et il était fier, fier de ce qu'ils avaient fait à eux seuls à savoir endiguer un flot russe constant, retarder une poussée inévitable de façon à pouvoir préparer au mieux la défense du camp français. Tous avaient fait en sorte que les intérêts de la Grande Armée ne soient pas baffoués et enfin, oui enfin, ils pourraient faire payer ceux qui avaient oser les calomnier sans cesse.
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Message par Napoléon » Mar Déc 18, 2007 6:29 pm

Le général avait appris la convocation de De dare par l'empreur enfin la convocation de tout le régiment de gendarmerie.

soit j'attendrai que ce jugement se termine et j'en terminerai avec cette histoire vieilles de plusieurs années et cet impétueux!!
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Message par vétéran Antoine de Froiss » Lun Jan 14, 2008 1:33 am

(et pour clore ce scénario...)

" Vous voulez que je vous raconte quoi comme histoire, ce soir ? La mort du Vice-Prévôt de Dare ? Encore ? Soit, soit… "

Le vieil homme, assis dans son fauteuil regarde le feu crépiter dans la cheminée alors que trois marmots sont assis en face de lui, sur une banquette de bonne fortune. La pièce sent bon la lavande et le musc, le mobilier ainsi que les tableaux ne trompent pas, la demeure est celle de quelqu’un vivant dans l'opulence.

Le conteur semble absent, le regard terne et la mine soucieuse, peut-être qu’il cherche à prendre l’histoire mainte fois répétée par un autre bout, qui sera quelque peu changeant et permettra de tenir encore et toujours en haleine ses petits-enfants jusqu’à la fin de l’histoire. Pourquoi ce grand-père raconte-t-il ses faits d’arme ? Peut-être pour montrer qu’il y a quarante ans, les hommes de la Gendarmerie Impériale se battaient avec un honneur et une bravoure sans pareil.


" S’il y a bien quelque chose qui fait le charme de la Russie et est l’exemple type de l’indolence et de la caresse, ce sont les chutes de neige en hiver. Avec le recul, elles me manquent ces journées où les flocons tombaient à en recouvrir le shako, comme si un petit ange vidait un sac dans les nuages sur nos têtes.

Il neigeait ce Dimanche là. Je m’en souviens car nous avions monté quelques petits talus assez haut pour y tenir accroupi derrière et se protéger ainsi du froid mordant qui soulevait les fourrures et les uniformes et nous dévorait les chairs nues.

Vous avez vu mon oreille ? Ce n’est pas un sabre ou une baïonnette qui a fait ça, la tranche nette est l’œuvre du froid mes enfants. "

Esquissant un sourire, le Colonel soupira avant de reprendre.

" La Gendarmerie Impériale se battait aux alentours d’une ville un peu comme celle où habite votre oncle Ignace, une rue principale, des maisons le long et tout autour de grands champs. Le Vice-Prévôt Clément de Dare avait eu été décoré par le Grand Prévôt et félicité par l’Etat-Major de la Grande Armée pour son travail et avait reçu des uniformes des Grenadiers pour ses hommes une semaine auparavant et devait donc faire preuve de courage et braver le froid en première ligne pour épauler et assister les officiers moins expérimentés. "

Devant l’émerveillement des enfants, se tenant les uns à côté des autres, le visage entre les mains et attendant la suite, le vétéran reprit.

« Si de nombreux officiers français craignaient des russes comme Alexandre Ivanovitch, Ivan de Rastak, ou les terribles hordes Cosaques, tous craignaient et haïssaient un homme, le Vice-Prévôt de Dare. Lorsqu’il était à l’Etat-Major, il commandait avec une telle dureté que le premier qui voulait allait contre sa volonté se retrouvait soit en prison ou accroché à un poteau d'exécution. Pour tout vous dire, les officiers de la Grande Armée le craignaient sans doute plus qu'ils ne craignaient les russes en face. D’ailleurs, je vous montrerai un de ces jours les lettres qu’il avait reçu de plusieurs officiers ennemis, comme le Duc Michka ou le royaliste Rumph.

Pour en revenir à mon histoire, Clément et ses gendarmes se trouvaient en première ligne de front car avaient attaqué la veille, en pleine nuit, comme des démons qui attaquent les vilains enfants. Je m’en souviendrai jusqu’à mon dernier soupir ! La 878° Compagnie de Ligne de la Gendarmerie Impériale se tenait à respectueuse distance de la ville et de l’ennemi, alors que j’avais ordonné à mes hommes de remonter vers le nord de Brugnov, alors que nous avions été attaqués le matin même. »

Un tremblement dans la voix coupa le narrateur dans son élan. Cet aveu semblait toujours autant lui faire mal, comme s’il se sentait coupable de l’abandon de son supérieur.

" Nous avions surveillé toute la matinée à la longue vue les positions des hommes du Chef de Bataillon de Dare, sans que rien ne se passe, nous pensions qu’en cas d’attaque nous pourrions bouger très rapidement et intervenir.

Mais alors qu’une heure de l’après-midi venait de passer, mes éclaireurs m’informèrent que d’un escadron de cavalerie légère avait chargé la compagnie de gendarmerie qui avait répliqué presque aussitôt. Nous étions persuadés que le Vice-Prévôt ordonnerait le repli, mais le souci est qu’il laisserait devant des compagnies bien moins expérimentées que la sienne.

Alors que trois autres compagnies russes s’avançaient au pas de course et que nous pensions qu’il nous rejoindrait, Clément fit totalement l’inverse. Il fit lancer ses hommes à l’assaut de l’ennemi ! Nous ne savions pas que son pire ennemi se trouvait en face, l'Officier Vassilev qu’il avait toujours eu envie de combattre. Je ne sais pas par quelle magie mais malgré les charges et les tirs successifs, la 878° tenait toujours ! Il fallut attendre 8 attaques successives pour que les russes fassent demi-tour.

Je me suis alors empressé d’envoyer mes hommes chercher les blessés sur le carré qu'avaient formé les grenadiers pour contrer les salves ennemies et j'espérais que Clément ne me fasse signe, au milieu des morts et des blessés, pour que je le dégage de là.

Mais après l'assaut russe, il ne restât plus aucun gendarme vivant. Ce Dimanche fut le plus sanglant de que notre bataillon connu jusqu’alors et l’amoncellement des corps décharnés nous rendit malade, nous connaissions chacun des hommes se trouvant dans la compagnie, certains se battant depuis la campagne d'Italie ou d'Egype dans les rangs de la Gendarmerie Impéraile. Sous la surveillance des russes, nous nous efforçâmes alors de ramener tous les corps à Brugnov pour ne pas les laisser pourrir avec les leurs. Nous trouvâmes alors celui du Vice-Prévôt, écrasé par celui de cinq autres hommes. "

Les deux garçons et la fillette se redressèrent et se tinrent au garde-à-vous, droits comme des ‘i’. Ils connaissaient la suite mais voulaient tout de mettre l’entendre, une fois encore, ils attendirent donc l’autorisation de rompre le rang pour entendre la suite.

" C’est Théophile qui le trouva, étalé de tout son long, sur le dos et souriant à Dieu… Il n’avait pas même pris la peine de sortir ses armes lorsqu’il fonça dans les rangs russes, son sabre étant resté dans son fourreau, tout comme son pistolet. Nous pensions qu’il aurait combattu et attaqué l’ennemi avec ardeur mais c’est la que nous avons compris qu’il était parti vers la mort glorieuse qu'il souhaitait.

Pour une fois les enfants, je vais vous raconter quelque chose que vous ne savez pas.

Le Vice-Prévôt devait être exécuté prochainement mais avait reçu l’autorisation de combattre avec ses hommes, tous gendarmes. Ils devaient le garder à l’œil mais aussi en vie, l’Empereur voulant profiter de sa mise à mort comme pour montrer à tout le monde qu’il ne fallait pas rigoler avec lui.

Clément avait eu jusqu’à Dimanche soir pour se trouver sur le front, devant ensuite être reconduit en cellule, jusqu’au jour où on l’en sortirait pour le tuer. Ses hommes ont donc préféré mourir avec lui, plutôt que de le rendre à l’Empereur et la Justice de l’Etat-Major de l’époque.

Ce fut pour nous une chose d’une telle profondeur, d’une telle grandeur que nous ne pouvions y croire. Napoléon avait averti le même jour que si la Gendarmerie Impériale ne reprenait pas la direction de la police ferait en sorte que tous soient renvoyés en France ou exécutés. Indirectement, Clément changea le cours de l’histoire de notre Force Prévôtale et je suis sûr au fond de moi qu’il était au courant des manigances de l’Empereur mais qu’il fit en sorte de les contrecarrer.

Ainsi, Basile Arsenevitch, Vladimir Proustkov, Ivan Vassilev et Vassili Roumanovitch furent ceux qui écrirent une page importante de la Gendarmerie Impériale, sans doute la plus glorieuse pour notre bataillon de toute son histoire, et sans conteste celle qui fit changer le cours de la Guerre sans qu’ils ne le sachent. "
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