carnet de guerre
Publié : mer. déc. 30, 2009 11:46 pm
mardi 29 décembre 1812
Premiers pas, premiers flocons, première cohue. La colonne s'avançait dans la campagne russe, la neige, belle et calme, recouvrait tout. Au bout du champ, la route. Personne, toujours personne. Au loin une rivière, puis un pont, puis la ville. Personne...
Quelques hommes, croisés furtivement dans les ruelles de la ville, la compagnie continue son chemin, chemin qui menait au front, au sang et à la douleur.
Nicolaï Sichu sortait du camp d'entrainement, sa compagnie, il avait appris à la déplacer, appris à tirer correctement, à se battre. Ses hommes défilaient sous ses yeux, tous trop jeunes, tous apeurés face à la perspective de rencontrer les terribles armées françaises. Au loin, quelques fumées, on raconte partout que les troupes de l'empereur Napoléon brulent tout, pillent et saccagent les campagnes. L'officier lève la tête, regarde la ville endormie, il est tard, sa troupe continue sa route. La population a vidé les lieux, elle a fui devant la barbarie française. Beaucoup sont venus grossir les rangs de l'armée du Tsar, beaucoup ont voulu faire face, protéger leur pays et leurs familles.
Le sous-lieutenant n'avait aucune expérience de la guerre, ces galons, il les a gagné sur les bancs de l'école militaire. Là aussi, tout a été trop rapide, son enseignement a été bâclé, le front demande tant de personnes, tant de futurs morts. La fatigue se lit déjà dans les regards de ses troupes, il la voit, après seulement quelques kilomètres... Il hausse la voix, ordonne de dresser les tentes et d'établir le campement aux extrémités de la ville. Il faut qu'ils soient prêts si demain l'ennemi est là.
Les tentes se dressent, des feux de camp illuminent la nuit, les hommes boivent de la vodka et mangent leurs rations, tout est si silencieux. L'officier promène parmi ses troupes, essayent d'établir des premiers contacts avec ses recrues, toutes placées sous ses ordres sans les connaître. Il veut savoir sur qui il pourra compter le jour du premier combat, qui sera l'épauler dans sa tache, qui saura remonter le moral de la troupe lorsque des camarades tomberont et disparaitront sous le manteau neigeux.
Certains d'entre eux dansent et chantent pour se réchauffer, ont-ils déjà trop bu? L'officier se dirige vers l'endroit du bruit, reste en retrait pour mieux observer. Un homme accoure, le bouscule pour mieux voir le spectacle, râle puis se morfonds en excuse lorsqu'il reconnait son officier. Nicolaï ne dit rien, ne pas se mettre les hommes à dos pour si peu. Il veut que le jour du premier combat, ils soient tous fidèles à lui, il doit les amener à mourir pour lui. Non! Pas pour lui. Pour le Tsar et la Russie!
Il retourne à sa tente, regarde et étudie la carte. Où sera-t-il utile? Il attend des missives, a tenté de joindre l'école militaire russe afin de mieux connaitre les ordres des généraux. Il espère qu'elle n'a pas été intercepté par l'ennemi. Il lui faut patienter. Il tourne en rond, tente de réfléchir à ce que pourrait lui dire ses supérieurs, essaye d'anticiper les ordres pour ne pas marcher inutilement demain.
Dehors, la nuit est calme, douce et fraiche. La neige a cessé de tomber. Les hommes dorment, seules quelques sentinelles montent la garde, le saluent lorsqu'elles le reconnaissent. Il promène dans le camp, rehausse son manteau. L'église est là, il y pénètre, admire le lieu mais se lasse très rapidement. Retournant vers sa tente, il espère entendre les sabots d'un cheval apportant ses premiers ordres.
Premiers pas, premiers flocons, première cohue. La colonne s'avançait dans la campagne russe, la neige, belle et calme, recouvrait tout. Au bout du champ, la route. Personne, toujours personne. Au loin une rivière, puis un pont, puis la ville. Personne...
Quelques hommes, croisés furtivement dans les ruelles de la ville, la compagnie continue son chemin, chemin qui menait au front, au sang et à la douleur.
Nicolaï Sichu sortait du camp d'entrainement, sa compagnie, il avait appris à la déplacer, appris à tirer correctement, à se battre. Ses hommes défilaient sous ses yeux, tous trop jeunes, tous apeurés face à la perspective de rencontrer les terribles armées françaises. Au loin, quelques fumées, on raconte partout que les troupes de l'empereur Napoléon brulent tout, pillent et saccagent les campagnes. L'officier lève la tête, regarde la ville endormie, il est tard, sa troupe continue sa route. La population a vidé les lieux, elle a fui devant la barbarie française. Beaucoup sont venus grossir les rangs de l'armée du Tsar, beaucoup ont voulu faire face, protéger leur pays et leurs familles.
Le sous-lieutenant n'avait aucune expérience de la guerre, ces galons, il les a gagné sur les bancs de l'école militaire. Là aussi, tout a été trop rapide, son enseignement a été bâclé, le front demande tant de personnes, tant de futurs morts. La fatigue se lit déjà dans les regards de ses troupes, il la voit, après seulement quelques kilomètres... Il hausse la voix, ordonne de dresser les tentes et d'établir le campement aux extrémités de la ville. Il faut qu'ils soient prêts si demain l'ennemi est là.
Les tentes se dressent, des feux de camp illuminent la nuit, les hommes boivent de la vodka et mangent leurs rations, tout est si silencieux. L'officier promène parmi ses troupes, essayent d'établir des premiers contacts avec ses recrues, toutes placées sous ses ordres sans les connaître. Il veut savoir sur qui il pourra compter le jour du premier combat, qui sera l'épauler dans sa tache, qui saura remonter le moral de la troupe lorsque des camarades tomberont et disparaitront sous le manteau neigeux.
Certains d'entre eux dansent et chantent pour se réchauffer, ont-ils déjà trop bu? L'officier se dirige vers l'endroit du bruit, reste en retrait pour mieux observer. Un homme accoure, le bouscule pour mieux voir le spectacle, râle puis se morfonds en excuse lorsqu'il reconnait son officier. Nicolaï ne dit rien, ne pas se mettre les hommes à dos pour si peu. Il veut que le jour du premier combat, ils soient tous fidèles à lui, il doit les amener à mourir pour lui. Non! Pas pour lui. Pour le Tsar et la Russie!
Il retourne à sa tente, regarde et étudie la carte. Où sera-t-il utile? Il attend des missives, a tenté de joindre l'école militaire russe afin de mieux connaitre les ordres des généraux. Il espère qu'elle n'a pas été intercepté par l'ennemi. Il lui faut patienter. Il tourne en rond, tente de réfléchir à ce que pourrait lui dire ses supérieurs, essaye d'anticiper les ordres pour ne pas marcher inutilement demain.
Dehors, la nuit est calme, douce et fraiche. La neige a cessé de tomber. Les hommes dorment, seules quelques sentinelles montent la garde, le saluent lorsqu'elles le reconnaissent. Il promène dans le camp, rehausse son manteau. L'église est là, il y pénètre, admire le lieu mais se lasse très rapidement. Retournant vers sa tente, il espère entendre les sabots d'un cheval apportant ses premiers ordres.