D’abord destiné à une carrière médicale, on le retrouve ainsi parmi les carabins de Bruxelles. A cet époque et comme toujours, le jeune Percy aimait les plaisirs, il fit des dettes et craignant le courroux paternel il s’enrôla le 23 février 1788 (exactement un an, jour pour jour, après le Lieutenant-Général Joachim Murat) dans les chasseurs des Ardennes (futur Champagne, puis 12e), unité de cavalerie qui recrutait des hommes audacieux.
Il était un bel homme, spirituel, instruit et bien élevé. Mais il avait adopté le genre de se poser en « sacripant ». On le voyait toujours buvant, jurant, brisant tout et emporté par la passion du jeu. Il était excellent cavalier et d’une bravoure poussée jusqu’à la témérité.
Il est cependant renvoyé pour insubordination en 1789 et retourne quelque temps chez ses parents.
Il rejoint l’armée du Nord en l’An II en tant que simple volontaire du 23ème régiment de chasseurs à cheval où il fera la connaissance d’ Antoine Lasalle.
Il est nommé maréchal des logis dans le 7ème régiment bis de hussards, le 27 frimaire de l’An V. Il justifia cet avancement quelques jours après à la bataille de Rivoli. Sous les ordres de Lasalle il charge avec 19 autres chasseurs un bataillon d’Autrichiens et le fait prisonnier, ainsi qu'une partie d’un autre bataillon qui était accouru pour le défendre.
Homme d'esprit, plaisant compagnon, cavalier magnifique portant à merveille le somptueux uniforme des Hussards, brave et insolent, mais usant d'une distinction naturelle, Percy acquiert une réputation flatteuse chez les sous-officiers comme parmi la troupe.
Au mois de germinal suivant, le jeune Percy chargea avec intrépidité un petit groupe de hulans, les forçant à évacuer Vadrozone et à repasser précipitamment la rivière, ce qui lui vaut d’être nommé Sous-lieutenant. Lors de cette charge, il fut gravement blessé au genou (son cheval fut tué sous lui, et le boulet qui après avoir traversé le ventre de l’animal, a rencontré son genou droit).
C’est quelques temps après, au retour de la campagne d’Helvétie que je fus contacté par mon cousin pour me charger de son fils qui avait le membre enflé : fallait-il amputer ? J’ai cru devoir prononcer l’inutilité de l’amputation et la possibilité d’une guérison en conservant le membre. La guérison fut longue et lente (huile tiède, fomentations et cataplasmes…). Le jeune brave me promit qu’il reprendrait ses études médicales si son membre était sauvé. Ce qui se réalisa grâce à son courage, sa ténacité et sa patience.
Après avoir respecté la promesse qui m’avait été faite, Constant Percy abandonna la carrière qui s’offrait à lui.
Rappelé par Lasalle pour la guerre contre l’Autriche, il prend part aux meurtrières batailles Essling et de Wagram, où pour une seconde fois, son cheval est tué sous lui. Quelques heures plus tard, au soir de la bataille de Wagram, le général Lasalle tombait au champ d'honneur, frappé en pleine tête d'une balle tirée par un grenadier hongrois en retraite.
C’est sans doute cet événement qui va quelque peu modifier le comportement turbulent du Sous-lieutenant . Le 5 aout 1809, il se marie avec Myriam du Vivier, jeune femme d'excellente famille. Peu après, la naissance d'une première, puis d'une deuxième fille, va contribuer à assagir l'Officier qui écrit à sa femme : « Mon Coeur est à toi, mon sang à la Brigade Infernale et ma VIE à l'HONNEUR. »
En 1812, il rejoint la Grande Armée en Russie , mais ça c’est une autre histoire…
