Gazette de Russie
gazette
14 mai 1812
Maréchal Zinix
Aujourd'hui nous accueillons dans nos locaux le Maréchal de la Grande Armée Zinix.

- La Gazette : Bonjour Maréchal. Tout d'abord, pourquoi avoir quitté l'Armée du Tsar pour rejoindre l'armée de votre ennemi personnel ?

- Maréchal Zinix : Hum… Voyez-vous, je viens d'une île où on ne badine pas avec la loyauté. Par un jeu un peu complexe d'alliances, mon clan était affilié aux Pozzo di Borgo. Quand il s'est fâché avec les Bonapartistes en 93, j'ai naturellement intégré à ses côtés les troupes du Royaume Anglo-Corse. Après la défaite de 96, je suis parti en exil à sa suite en Russie.
Quand on a grandi en Corse, les brusques inimitiés, les revirements d'alliance et une fine diplomatie sont le lot quotidien. Le jeune Napoléon en était un parfait exemple.
Ensuite, quelques faits d'armes et la disparition subite ou le renoncement inopiné d'autres candidats ont amené le Tsar à me choisir. Avec une certaine réussite, il faut l'avouer.
Il semblerait que l'Empereur lui-même, ayant remarqué mes talents sur le champ de bataille, a subtilement manœuvré pour semer la discorde entre ma famille et les Pozzo di Borgo. J'ai donc dû quitter précipitamment mes « amis » russes pour traverser la ligne de front. Où, bizarrement, un envoyé de l'Empereur m'attendait. Cet homme est décidément admirable.
Ce renversement a tout de même été bénéfique, j'ai retrouvé la civilisation.
Vous n'imaginez pas l'étroitesse d'esprit de la Cour du Tsar. Et le meilleur de son armée est constitué de mercenaires cosaques à peine humains, aux pensées primitives et aux mœurs animales.

- La Gazette : Il semblerait que l'Empereur ait eu raison de vous faire venir à la GA. Après une série de défaite, le camp français est aujourd'hui plus victorieux. Que pensez-vous de ce changement de situation ?

- Maréchal Zinix : Victorieux, c'est vite dit, jeune homme !
Je sens des relâchements coupables dans la Grande Armée. Quand je vois des officiers plus préoccupés par la capture de jeunes donzelles que par le combat de la vermine Tatare, je suis inquiet.
Et en plus, aucun respect de la hiérarchie. Quand je suis arrivé à Wesselovo le mois dernier, les meilleures donzelles avaient déjà été interrogées par la Garde Impériale. Je n'ai pu questionner qu'une vieille babouchka qui n'avait plus grand chose à révéler.
Et nous ne devons pas nous leurrer. La situation s'améliore grâce aux faiblesses des russes plus que grâce à nos actions. Leur commandement s'avère incapable de fédérer les hommes, et nous profitons de leur désunion. L'union est notre plus grande force, nous devons la préserver par dessus tous les antagonismes.
Je prends à mon compte une maxime de l'Empereur : « Tous égaux, tous unis, sous mon commandement ! ». Ceux qui ne jouent pas collectif seront punis comme il se doit (surtout ceux qui ne m'envoient pas les meilleures prisonnières).

- La Gazette : En parlant de maxime, une citation latine dit : « Rien de plus misérable qu'une mauvaise conscience ». Éprouvez-vous du remords en mettant à mal votre ancien camp ?

- Maréchal Zinix : Pour la mauvaise conscience, il faudra repasser.
Une victoire militaire dans ces régions rétrogrades, où nous amenons la civilisation, ne pourra avoir qu'un effet bénéfique. Je pense que j'apporte finalement plus au peuple russe ici qu'auparavant.
En plus, nous œuvrons efficacement pour débarrasser ce fier peuple de ses scories les plus abominables. Tout le nord de la Bérézina a été débarrassé des pilleurs cosaques qui infestaient la région. Les populations locales nous bénissent chaque jour pour ça. Et les troupeaux caprins sont à nouveau en expansion.

- La Gazette : Comment voyez vous l'avenir militaire sur la Bérézina ?

- Maréchal Zinix : Hum. Ne comptez pas sur moi pour dévoiler mes plans à un journaliste ! Mais ce qu'on peut dire de la situation est assez simple : la Grande Armée tient fermement le nord. Les hordes russes comptent sur la masse de la IIème Division pour avancer. L'avenir dépendra de notre capacité à résister à cette pression. C'est le seul régiment réellement dangereux…
…non, je plaisante.

- La Gazette : Après l'humilité et le sens de l'humour (cf. interview des anciennes gazettes), quelles sont d'après vous les autres qualités que peut avoir un Général ?

- Maréchal Zinix : Selon moi, le Général en Chef doit avoir belle allure, en imposer d'un seul regard, avoir du succès avec les femmes, et être craint de ses ennemis. Je réunis ces qualités. Pour ceci, je m'inspire des citations de Gengis Khan :
« Le devoir des Mongols est de venir quand j’appelle, d’aller quand j’ordonne, de tuer qui j’indique. »
Ou encore :
« Le plus grand bonheur du Mongol est de vaincre l’ennemi, de ravir ses trésors, de faire hurler ses serviteurs, de se sauver au galop de ses chevaux bien nourris, de se servir du ventre de ses femmes et de ses filles. »

- La Gazette : Sur ces belles citations, La Gazette vous remercie pour votre accessibilité et le moment partagé avec votre personne.
Maréchal Zinix
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MÉTÉO

Le 28 avril, les flocons sont liquides… la pluie remplace la neige. Les troupes combattantes savent alors que le printemps est proche et les États-Majors repensent leurs cartes.

Dans la nuit du 2 au 3 mai, la neige détrempée disparaît. À l'aube, le vert tendre de la nature renaissante a envahi le paysage.

La débâcle de la Berezina surprend quelques imprudents tandis que la faune batifole : les oiseaux chantent à tue-tête, les insectes bourdonnent et les soldats astiquent leurs canons afin qu'ils scintillent au soleil.
Rankine
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La Charentonite
Les services impériaux de l'hygiène, aux armées.

Bulletin sanitaire mensuel.

Il nous est rapporté un cas de maladie qui bien que peu courante, peut être contaminante et virulente.
Si en elle même elle n'est pas mortelle, il n'existe cependant aucun remède à ce jour.
Elle se détecte en analysant ses symptômes. En effet, elle peut entraîner chez le contaminé des propos incohérents, limites grossiers (à ce titre l'on pourrait la confondre avec le syndrome de Monsieur Tourette), à la différence est le patient est conscient de ce qu'il dit (hormis dans le cas où son niveau intellectuel serait voisin d'une chèvre).
Si ce premier symptôme peut induire en erreur, le second permet de bien détecter cette maladie. Agissant sans doute sur une partie du cerveau, cette maladie entraîne chez le patient une modification de son écriture à tel point que lui seul peut se comprendre.
Dans les temps anciens, ces malades ne pouvant se faire comprendre étaient du coup exclus de la société. On nous a rapporté que les seuls cas de malades qui n'étaient pas morts suite à l'exclusion sociale étaient devenus tous des ermites.
En tout cas, cette maladie peut causer de sérieux ravages au sein de la GA, et c'est pourquoi un programme de surveillance sanitaire des troupes est en train d'être mis en place.
Cela est dramatique du fait que les malades ne peuvent pas communiquer et donc répondre aux exigences de la hiérarchie militaire, il est donc important de prévenir cette contagion qui pourrait par ailleurs devenir une pandémie.
Nous n'avons pas reçus de retour, mais il semblerait que les russes (les cosaques étant génétiquement immunisés à toutes maladies y compris l'intelligence), ne soient pas à l'heure actuelle affectés.
La Charentonite (du nom du premier cas recensé par nos services), est dangereuse et nous demandons à tout civil et soldat, gradés ou non, qui auraient côtoyés les officiers Le Charentais, Cousturier, Cardignac, Bernadieu, Vivi, … de se présenter à son chirurgien de régiment dans les plus brefs délais.
Comme nous l'avons indiqué, il n'existe point de remède. Et malgré toute la diligence dont nous avons fait preuve jusqu'à présent, nous n'avons pu restreindre l'épidémie, le seul moyen que nous ayons étant de séparer la tête du corps (entrainant dans la plupart des cas le décès du patient).
Vive l'Empereur et la GA.
guila
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PROVERBES RUSSES

- Cinquante brebis sans un berger ne font pas un troupeau.

- Le sage médite encore, le fou a terminé l’affaire.

- Tomber est permis, se relever est ordonné.

- Priez Dieu, mais continuez à ramer vers la rive.

- Penser à la mort raccourcit la vie.
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48ème éditorial
Vous ne rêvez pas, La Gazette Indépendante de Russie est enfin de retour, pour sa 48ème édition !
Veuillez nous excuser pour la non-parution de la Gazette durant quelques mois, le terrible hiver avait bloqué nos machines d'impression. Mais le Printemps est apparu, et avec lui la fonte des glaces ainsi que l'envie de vous divertir !

Malheureusement depuis la dernière Gazette, nous avons a déploré la départ de certains membres de l'équipe :
L'officier Brialmont a été envoyé en cure de désintoxication, nous ne savons pas s'il reviendra, l'établissement étant tenu par des infirmières suédoises. Nous lui souhaitons un bon rétablissement et espérons qu'il nous reviendra ainsi que tant d'autres bons officiers nous ayant quitté cet hiver.

Et l'officier Nicolaikov, même si ce n'est pas vraiment un départ, a décidé de rester dormir près du feu. Pour l'instant, il ne peut vous publier de nouveaux articles et se contente de marmonner des conseils aux nouveaux gazetiers.

Et oui vous avez bien compris, nous avons aussi accueilli deux nouveaux gazetiers : j'ai nommé l'auto proclamée « quasi-parfaite », l'officier Darya et le meilleur manieur d'éplucheur de la Grande Armée, l'officier Loup Blanc.

Mais la Gazette ne pourrait publier bien longtemps sans votre participation, chers lecteurs. N'hésitez pas à nous faire parvenir vos différentes réalisations, nous les recevrons avec plaisir et les publierons avec encore plus de joie !

Nous vous souhaitons une agréable lecture de cette 48ème édition.
La Rédaction
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BESTIAIRE DES ARMÉES (1)
L'idée germa – alors qu'une brebis se trouvait cernée d'une meute bigarrée – lors d'une discussion dans les locaux de la Gazette Indépendante de Russie : « Pourquoi se donner le nom d'un animal, ou l'attribuer à une unité, ou encore à une section ? »

La première constatation à la lecture des registres fut qu'il y avait beaucoup plus d'adeptes du côté impérial que dans le camp tsariste. Dès lors, la question fût posée à tous les concernés, qui répondirent avec rapidité et précision.

Voici les trois premiers témoignages : La marmotte, le tigre et le loup… Ésope aurait pu en écrire une fable.

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Au sein de la première section de la Brigade Infernale, le général Louis Lepic commande une unité de Gardes Nationaux nommée « La marmotte ». Il nous raconte comment, à l'époque combattant pour le Tsar au sein du régiment « Les Partisans du Lys », il en était venu à choisir ce nom :

« J'ai toujours trouvé que les gardes nationaux russes ressemblaient à des Davy Crockett* avec leur toque de trappeur ! Davy Crockett était déjà pris et je voulais être original… J'ai donc pensé à la marmotte. Pourquoi ? Comment ? Je n'en sais rien, le nom m'est venu comme ça. Ça me tentait bien aussi parce que le nom « La marmotte » me correspond puisque j'ai tendance à dormir comme une marmotte. »

Une recherche approfondie sur le mammifère lui apprit alors que « Son poil peut être brun, noir, marron. Elle a un corps trapu, les oreilles rondes. La marmotte a des membres courts et puissants avec une longue queue. » Il poursuit « C'est exactement l'image que je me fais d'un bon vieux trappeur ! (La queue étant celle de la toque et pas celle en dessous de la ceinture…). Voilà le choix était fait ! ».

Depuis qu'il a rejoint les troupes de Napoléon, il est conscient que l'image du trappeur ne correspond plus à celle des GN français, pourtant il ajoute « Je ne changerai de nom pour rien au monde. »

[*NDR : Davy Crockett (1786-1836)]

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Dans les rangs tsaristes, le lieutenant Tigreacier, de la Jeune Garde des Preobrajenski, nous conte l'origine de son nom :

« Et bien voilà :

J'étais jadis en permission sur l'île de St Pierre et Miquelon lorsque, suite aux événements de la révolution française, j'ai décidé de me rendre en Russie via le Pacifique et les provinces orientales de Russie.

Or, en parcourant la Sibérie, j'ai un jour abattu un tigre qui terrorisait depuis des mois un village de paysans et les trappeurs nomades de la région.

En remerciement, les habitants m'ont offert une petite plaque d'acier sur laquelle est gravé un tigre. Plaque que je porte toujours sur moi en souvenir de cet épisode.

Les soldats de mon régiment m'ont ainsi surnommé « Tigreacier ».

C'est plus facile à retenir pour eux que mon nom français, imprononçable en langue russe. Et ce nom m'est resté… »

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Juge suprême de la Grande Armée, le capitaine adjudant-major Loup Blanc explique le choix de son nom : « Tout simplement parce que le loup est mon animal préféré », avant d'ajouter que son « héros de roman préféré a pour surnom "Loup Blanc" ».

Plus tard, lorsqu'il fallut nommer ses unités, il décida de garder la couleur blanche comme « marque de fabrique ». Il précise alors : « Logiquement Ours Blanc est apparu. Puis il y a eu Aigle blanc, je trouvais ça bien pour le nom d'un voltigeur. Et enfin Crin-Blanc, c'était le nom d'un des chevaux de Napoléon, donc associable à une unité de cavalerie.»

Loup Blanc nous raconte alors comment le fonctionnement d'une armée est comparable à celui d'une meute de loup.

« Une meute de Loup est composé de trois hiérarchies "sociales" :

- Les Loups Alpha : c'est un couple de loups dominants ils prennent toutes les décisions de la meute, par rapport à l'armée par exemple : ce sont le Général en chef et son second.

- Les Loups Beta : c'est une grande partie de la meute, ce sont les « normaux », dans les rangs des Beta, il y a toujours la présence des futurs chefs. Dans l'armée on peut les associer aux différents régiments exécutant les ordres.

- Les Loups Omega : ce sont les « reniés », ce sont ceux qui sont les derniers en tout … Mais ils sont importants car ils s’occupent des louveteaux, et de différentes choses ingrates. Dans l'armée, on peut associer ça au régiment « école » qui ont une tâche importante, former la relève, mais on peut aussi les comparer aux régiments qui subissent beaucoup l'ennemi pour le bien de toute l'armée car ils permettent de maintenir la pression sur l'ennemi ou le dévier d'un objectif. »

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(à suivre dans la prochaine Gazette Indépendante de Russie)
L.L., T., L.B. et D.
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Rumeurs
- "La Gazette a appris très récemment que le régiment des Grenadiers Réunis s’apprête à sortir une nouvelle marque de montre… Votre Gazette favorite va enquêter !"

- "Une affaire personnelle très grave touche le Colonel Vitali Viatchesla. En effet, nous avons eu vent que sa chèvre favorite, restée dans le Nord, l'aurait trompé avec un des hommes du bataillon du Maréchal Zinix ! Affaire à suivre…"

- "Le CAM Loup blanc a été pris par un de ces collègues gazetier, se couvrant de talc car il ne trouvait pas de baquet pour se laver sur le champ de bataille. Est-ce l'une de ces méthodes secrètes pour garder ses poils blancs ?"

- "Bertrand, le grand officier spécialisé dans les cartes, aurait perdu sa plume fétiche. Il ne peut donc plus faire de plans farfelus ! La Gazette va mettre en place une quête pour lui en racheter une nouvelle."

- "L'officier prussien Konrad Wunderof se serait fait voler sa réserve de Schnaps… Il aurait donc du boire de l'eau pour la première fois !"

Si vous avez connaissance d'autres nouvelles croustillantes, n'hésitez pas à nous en faire part. Contactez notre gazetier Loup Blanc, spécialiste en ragot.
Louveteau
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CITATIONS
« On fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut.»
Nicolas Machiavel.

« La guerre est la seule véritable école du chirurgien.»
Hippocrate.

« La guerre, c'est comme la chasse, sauf qu'à la guerre les lapins tirent.»
Charles de Gaulle.
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Lois de Murphy (3)
Lois de l'Attaque

35. Si vous êtes à l'avant de votre position, l'artillerie tombera court.
36. Si vous avancez sans problème vers les lignes ennemies, c'est que vous êtes prisonnier.
37. Si votre attaque se déroule vraiment bien, c'est une embuscade.
38. Si votre flanquement se déroule tout aussi bien, c'est que l'ennemi s'attendait à ce que vous le preniez de flanc.
39. La zone de parachutage prétendument vide abrite une division blindée d'élite ennemie.
40. Les objectifs qui valent la peine qu'on s'y attaque prouvent leur valeur en ripostant.
41. Toute opération qui commence bien finira mal. Toute opération qui commence mal finira plus mal encore.
42. Si vous ne réussissez pas du premier coup, demandez un appui aérien.
43. Quoiqu'il arrive, faites comme si c'était prévu.

Lois Individuelles du Soldat

44. Ne partagez jamais un trou de tirailleur avec quelqu'un de plus courageux que vous.
45. Il n'y a pas de trou de tirailleurs confortable.
46. N'allez jamais vous coucher avec quelqu'un plus fou que vous.
47. Ne restez jamais debout quand vous pouvez vous asseoir, ne vous asseyez jamais quand vous pouvez vous coucher, ne restez jamais éveillé quand vous pouvez dormir.
48. Ne soyez jamais le premier, ne soyez jamais le dernier et ne soyez jamais volontaire pour faire quoi que ce soit.
49. Évitez d'être bruyant ; il y a quelques assassins silencieux dans une zone de combat.
50. Une gourde à moitié pleine est un signal pour une arme ennemie pleinement chargée.
51. Ne vous engueulez jamais avec un copain ; vous ne pouvez savoir quand il pourrait vous sauver la vie.
52. N'espérez jamais de rations ; les seules qui seront ponctuelles et nombreuses seront celles d'idioties.
53. Respectez toutes les religions au combat ; ne prenez aucun risque quant à votre destination si vous êtes tué.
54. Le travail d'équipe est essentiel ; il permet de blâmer quelqu'un d'autre que vous.
55. Ce n'est pas parce qu'un peuple n'est pas aussi développé que le vôtre qu'il ne peut pas vous flanquer une raclée au combat.
56. Si votre sous-off peut vous voir, l'ennemi le peut aussi.
57. Si vous ne pouvez pas voir l'ennemi, il peut encore être capable de vous voir.
58. L'ennemi n'observe jamais jusqu'à ce que vous fassiez une erreur.
59. Un soldat ennemi n'est jamais suffisant, mais deux sont bien trop nombreux.
60. Celui d'en face ne vous en veut pas personnellement, mais s'il peut avoir votre peau, il ne s'en privera pas.
61. Tout ce que vous faîtes peut vous coûter la vie, y compris ne rien faire.

Lois de la Fusillade

62. Le feu qui vous tombe dessus a la priorité.
63. Le feu ami ne l'est pas.
64. Les gilets pare-balles ne le sont pas.
65. Le feu de couverture ne viendra pas.
66. Essayez d'avoir l'air insignifiant : l'ennemi peut être à court de munitions.
67. Ne vous faites pas remarquer : au combat, cela attire le feu ; hors combat, cela attire les sous-offs.
68. N'ouvrez jamais le feu : ça énerve tout le monde autour de vous.
69. Faire partie d'un groupe est capital ; cela donne à l'ennemi d'autres types sur lesquels tirer.
70. Les balles lumineuses fonctionnent dans les deux sens.
71. Si l'ennemi est à portée, vous l'êtes aussi.
72. Ceux qui hésitent sous le feu, en général, ne finissent ni tués ni blessés au combat.
73. Quelle que soit la direction dans laquelle vous tirez, c'est toujours dans le vent.
74. La seule fois que le feu de couverture marche, c'est quand il est dirigé sur des positions abandonnées.
75. Il n'y a rien de plus satisfaisant qu'un ennemi qui vous tire dessus… et rate.
76. La densité du feu s'accroît proportionnellement à l'étrangeté de la cible.
77. Les objets bizarres attirent le feu : ne vous cachez jamais derrière.
78. Dans une fusillade, tuez-en autant que possible ; celui que vous ratez peut ne pas vous rater demain.
79. Le camp adverse a toujours l'air plus fort, spécialement lorsqu'il fait feu sur vous.
80. En cas de dérangement, forcez. Si ça casse, ça devait de toute façon être remplacé.
81. Dans le doute, videz votre magasin.

...et encore une suite au prochain numéro !
Killer Ethyl
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Vatrouchka au miel
Au préalable :
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- Regrouper un troupeau de chèvres – au hasard celles de votre colonel qui gambadent dans les collines derrière les tentes – et organiser la traite quotidienne de celles-ci par vos hommes pour obtenir une grande quantité de lait. Transformer le lait recueilli en fromage blanc frais.

- Accepter leur demande de se relayer la nuit pour les garder – au cas où un loup les attaquerait – et s'étonner qu'ils vous supplient de n'en rien dire au dit-colonel, qui serait pourtant touché par tant de sollicitude. Perplexe, promettre de se taire, car il faut bien faire plaisir de temps à temps aux hommes que l'on envoie si souvent au trépas.

- Envoyer le blondin Piotr acheter de la crème fraiche, du beurre et des œufs dans une ferme à l'Est des tentes, le voir revenir dépenaillé et s'entendre dire que la fermière était si heureuse de sa venue et qu'il n'a pas du débourser un kopek. Remercier Dieu pour le patriotisme de cette femme.

- Sortir de sa malle un pot de miel d'acacia, conservé précieusement et miraculeusement.

- "Emprunter" une bouteille de vodka de la réserve de Moleskine.

Ce qu'il vous faudra :
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- 3 funt de fromage blanc de chèvre.
- 4 cuillères à soupe de crème fraiche.
- 5 œufs.
- 1 demi-funt de miel d'acacia.
- 2 grains de gros sel
- 5 cuillères à soupe de farine.
- 1 noix de beurre
- 1 verre de vodka.

La préparation du gâteau :
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
- Faire un bon feu dans le four à bois.

- Séparer les blancs des jaunes d'œufs.

- Mélanger le fromage blanc, la crème fraîche, les jaunes d'œufs, le miel et les grains de sel.

- Battre vigoureusement le mélange, puis quand vous avez mal aux bras, demander à Bekir de poursuivre car il est fort comme un Tatar.

- Monter les blancs en neige ferme. Là aussi, Bekir peut achever le travail.

- Incorporer la farine et les blancs dans la préparation au fromage, en mélangeant doucement cette fois.

- Beurrer un moule et y verser la préparation.

- Enfourner. Laisser cuire le temps de faire une promenade sur la colline avoisinante et de souffler sur les pissenlits montés en graine.

- Revenir précipitamment en ayant oublié l'heure, trouver le fidèle Bekir surveillant le four tout en affutant ses armes… Vérifier la cuisson avec une lame de couteau : celle-ci, enfoncée dans le gâteau ressort à peine sèche.

- Sortir le plat du four : la vatrouchka est sublime et prête pour l'entretien avec le Colonel Katina.

- Satisfaite, boire cul-sec le verre de vodka en grimaçant alors que le breuvage vous brûle de gosier.

[en hommage aux recettes du vieux -grand- Niko]
Darya
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Derniers tombés
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