Gazette de Russie
gazette
22 août 1812
ÉDITORIAL
Bonjour à tous, et merci d'être fidèles à notre Gazette qui fait paraître aujourd'hui sa 25ème édition.

Nous avons reçu un article anonyme incitant à la réconciliation des Français participant à cette guerre, et nous remercions "le pacificateur" de nous faire confiance pour la diffusion de son message.
Nous revenons aussi sur l'état de la Démocratie en France, la révolution de 1789 a-t-elle changé les états d'esprit sous Napoléon ?

Mais surtout, nous vous souhaitons une bonne lecture à tous !
La Rédaction .
separateur
Un peu de démocratie
En ma qualité de journaliste, je fus invité à une chose des plus spectaculaires : les élections russes !

Et oui Français, vous avez bien entendu ! Ces hommes que nous combattons au nom de la liberté et des valeurs de la Révolution sont plus républicains que nous !
Alors que nous nous traînons depuis des lustres un Haut État Major décadent, arthritique, dont les plans nous sont obscurs et les motivations cachées, nos adversaires élisent leurs chefs. Ne sommes-nous pas Français ? N'avons-nous pas payé de notre sang le droit de pouvoir parler par nous-mêmes ? Comment diable pouvons-nous accepter d'être dirigés par des autocrates ?

Que ces derniers se calment : je ne dis pas qu'ils font mal leur travail. Je ne dis pas qu'ils nous mènent à notre perte.
Je dis juste que depuis des années qu'ils sont en place, nous, les trouffions, ceux qui morflent à l'avant, ceux qui encaissent, ceux qui se battent et meurent, ceux qui font couler leur sang, nous n'avons pas voix au chapitre ! Mes compagnons, mes amis, mes frères tombent, souffrent et pire encore, vivent et combattent jour après jour sans que nous ne sachions pourquoi, ni même pour qui !

Peut être ne faites-vous que vous retrouver à siroter des boissons alcoolisées en attendant qu'un régiment fasse quelque chose de bien pour ensuite dire "Bravo, vous avez bien mérité de l'armée" ? Peut-être aussi faites-vous les plans qui nous permettent de remporter des victoires, mais je n'en ai vu aucun... Car cela s'est maintes fois vu, cela est manifeste : l'initiative vient toujours des régiments, ne viennent des grosses huiles que les félicitations !

Alors bien sûr, vous décidez de l'agencement de nos troupes et de la logistique. Un travail essentiel mais loin d'être considérable, et surtout loin de nécessiter un commandement absolu, incontesté et incontestable de plus de 2 ans !

Quels plans micro ou macro stratégiques avons-nous vu sortir de vos bureaux confortables meublés de chêne et de tableaux ? Aucun ! Ils sont tous dessinés avec le sang et la sueur des hommes, combattants, chefs, seconds, commandants de sections, soldats de régiments !

Que demandé-je, moi, journaliste ? Que demandons-nous, nous autres soldats ? C'est simple : de la démocratie. Des élections pour choisir notre Haut État Major. Les bouches grognent, les têtes bouillonnent, les hommes sont amers. Nous, Français, sommes dans un système dictatorial. Et nos ennemis sont plus révolutionnaires que nous.

Il est temps de changer cela.
Aux urnes, citoyens ! Pour une armée Française digne de son origine, digne de notre sang et de notre patrie, une armée Française démocratique !

Jetons bas les tyrans, et choisissons nos chefs nous-mêmes !
G. P. .
separateur
De la barbarie...
... à la civilisation:

En quête d'un sujet pour un article, je me promenais dans les rangs, équipé d'une plume, d'un encrier et d'un carnet. J'entendis alors un soldat, prénommé Francis, dire "voilà l'un des fouille-merde armé de son barda meurtrier... J'ai entendu dire que suite à la chronique de l'un d'eux, un gars de la Garde qui aimait un peu trop les lapins était allé jusqu'au suicide..."

Où cette phrase m'a-t-elle menée ? Eh bien elle m'a donné envie de revenir sur la guerre à travers les âges. Si maintenant certains combattent à coups de journaux, qu'en est-il de la vraie guerre ?

Avant, l'on se battait à coups de gourdins, de silex, de lances et d'arcs rudimentaires. C'était horrible, les visages étaient écrasés, les corps mutilés, les combats répugnants. L'homme était encore un barbare assoiffé de sang et la guerre était horrible.

Le progrès aidant, nous en sommes venus à l'âge du bronze, ses boucliers, ses cuirasses et ses glaives, dominé par les légions de César. La civilisation faisait déjà son effet, les cohortes romaines, bien manœuvrées et bien équipées, devaient faire plaisir à voir sur un champ de bataille, conquérant cette fois définitivement, n'ayant plus besoin de dizaines de cruels combats mais d'un seul, dur et impitoyable certes, mais un seul tout de même. Mais l'Homme avança encore.

Vint le Moyen-Âge, les catapultes, les épées, les rutilantes armures des chevaliers. La guerre devint un art empreint de noblesse et de courtoisie, servant de bonnes causes et non plus la seule agressivité humaine. Les combats restaient sanglants, mais la guerre l'était moins : les membres étaient proprement tranchés, les femmes pouvaient reconnaître leur maris et leur fils (du moins lorsqu'ils n'étaient pas morts d'un coup de fléau ou de masse d'arme, hérités de notre barbare passé) et les morts enterrés, respectés.

Nous sommes aujourd'hui dans ce que l'on pourrait appeler la guerre napoléonienne. Nos hommes sont soignés, nos camps bien entretenus et nous nous battons comme des hommes de goût, nous nous battons à coup de baïonnette, de canon et de mitraille. Il reste quelques points à améliorer bien sûr, mais maintenant les soldats meurent plus vite, ne souffrent plus, et surtout se battent non plus pour de simples conquêtes, mais pour des idéaux, la Liberté, la Patrie ou l'Égalité.

La Civilisation a beaucoup fait pour l'Humanité et si, comme le dit le proverbe, "la plume est plus forte que l'épée", nous pouvons tout de même nous réjouir d'être maintenant dans un monde évolué où la guerre est plus saine à tous les points de vue.
G. P.
separateur
CITATION DU JOUR
On ne ment jamais autant qu'avant les élections, pendant la guerre et après la chasse.
Georges Clémenceau .
separateur
La France, démocrate ?
Pays des Droits de l’Homme, pays de Progrès et de Liberté.

Cette Nation de tous les espoirs est en pleine adolescence. Non contente d’autoproclamer sa Démocratie, elle veut l’imposer à l’étranger. Ainsi, la voici en route vers Moscou pour donner leçon à son Altesse Impériale le Tsar de toute les Russies. Mais quel modèle compte-elle imposer ? Celui du son peuple ? On a connu le régime de la terreur ! Celui de son armée, et des enrôlés de force, des conscrits qui se demandent encore pourquoi ils doivent mourir loin de chez eux au lieu de nourrir leur famille ? Sous les ordres d’un EMI autoproclamé à vie ? Écrasant d’éventuels jeunes officiers ayant déjà fait leurs preuves et soutenus par leurs hommes d’accéder à l’EMI.
Notre Généralissime Empereur et Roi, bien qu’au fait de beaucoup de choses, est-il en mesure d’exploiter pleinement tout ses officiers et son armée, ignorant les capacités de commandement de certains de ses hommes ?
Les EMI actuels, s’accrochant désespérément à leur poste seraient-ils encore présents si la voix des officiers et soldats pouvait s’exprimer pour choisir son commandement ?

La Nation ira-t-elle au bout de la Démocratie ?
La Révolution a-t-elle eu raison de la Dictature Royale ?
En clair, nos chefs auront-ils le plébiscite de nos hommes ?
Ender ar Tewen .
separateur
Le Paradoxe Napoléon
Depuis le coup d'État du 18 Brumaire, il y a treize ans, le "Petit Caporal" a fait bien du chemin… Et le voici aujourd'hui enlisé dans la boue russe à bien des kilomètres de son île natale. En quelques années à peine, il a réussi à conquérir l'Europe, du moins jusques aux confins moscovites et seule la perfide Albion lui résiste encore et le nargue encore se jouant de ses flottes… Ô Trafalgar, cimetière marin des rêves engloutis…

Mais au-delà des victoires et des défaites, au-delà de l'incontestable génie militaire de cet homme, et au-delà même du sang des morts qui demeurent les acteurs oubliés de ce drame, il est une question qui mérite d'être posée… Qu'apporte donc Napoléon et ses conquêtes ? Des fleurs nouvelles poussent-elles dans les sillons de sang que ses canons laissent derrière eux ? Ou bien n'est-il qu'un boucher aliéné qui égorge l'Europe de son sabre en même temps que les espoirs éphémères d'une révolution manquée ?

Napoléon tout d'abord, et il convient de se le rappeler, est un Empereur, le premier de sa dynastie. Ce faisant, en devenant empereur, il se proclame l'ultime fossoyeur d'une Révolution qui était déjà, il faut le reconnaître, agonisante depuis quelques années. Toujours est-il qu'il n'hésitera pas à proclamer que la Révolution est finie… Elle était un peu comme un songe embrumé qu'on oublie en s'éveillant… Au matin, il n'en reste plus rien que le sentiment diffus d'avoir vu autre chose… et d'en être revenu.

Le pouvoir napoléonien est autoritaire, autocratique et absolu. Il le déclare lui-même : "Les règlements sont faits pour les médiocres et les indécis ; rien de grand ne se fait sans imagination" ou encore "Les lois claires en théories sont souvent un chaos à l'application"… Il donne ainsi le la, il sera le seul à décider des lois, et même plus, à décider sans loi… Le despotisme de Montesquieu n'est pas loin… Un gouvernement ne connaissant d'autres lois que celle du bon plaisir de son souverain qui règne grâce à la pratique de la terreur. Ne dit-il pas enfin "Il faut qu'une constitution soit courte et obscure. Elle doit être faite de manière à ne pas gêner l'action du gouvernement" ?

Mais il a déjà été question de nombreuses fois et dans de nombreux articles des travers despotiques de cet Empereur. Combien de journalistes, amoureux de la Révolution, n'ont-ils pas dénoncé le retour de la tyrannie ? L'Empire c'est la Bastille qui renaît de ses ruines ! C'est la monarchie qui retrouve sa tête ! Et ce sont Couthon, Danton, Desmoulins, De Gouges, Robespierre, Saint-Just et tous les autres qui la perdent une seconde fois ! Bien sûr Napoléon restreint les libertés, bien sûr il méprise la République et ses acquis… Pourtant ceux qui attaquent avec tant de verve l'assassin plébiscité de la Révolution passent à côté du paradoxe Napoléon.

Car si Napoléon n'est pas, nul ne peut honnêtement le prétendre, un fervent partisan du projet révolutionnaire, il n'en demeure pas moins, malgré lui, non seulement l'héritier mais aussi et surtout le continuateur. C'est par lui que les idées révolutionnaires se diffusent et triomphent en Europe. Car il ne faut pas oublier que les guerres napoléoniennes ne sont que la progéniture logique et vigoureuse des conflits engagés par les puissances européennes réactionnaires qui voyaient dans la Révolution une idée neuve mais surtout subversive qu'il convenait d'écraser au plus vite. Il ne faut pas oublier qu'Arcole, Rivoli, Austerlitz et Iéna ne sont que les filles de Valmy. Et qu'à la pointe des baïonnettes françaises, c'est la Liberté qui luisait aux yeux de leurs ennemis et que c'est en chantant la Marseillaise que la Grande Armée a parcouru l'Europe.

Aux accusations bien fondées d'absolutisme, il convient cependant de rappeler que c'est Napoléon qui promulgua le Code Civil, dit aussi Code Napoléon. Notons que ce recueil qui met en place pour la première fois un socle de lois commun à tous les Français, était un des grands projets révolutionnaires, mais que chaque tentative pour l'établir se solda par un cuisant échec. Le Code Civil n'est en fait que la manifestation d'une vaste entreprise de modernisation des institutions qui commença lors de la révolution et que Napoléon, dans ses conquêtes, étendit à l'Europe.

En fait la Révolution Française, de par ses idéaux, avait une nature universelle. L'égalité n'a de sens que lorsqu'elle est partagée de tous. Aussi la Révolution devait-elle se diffuser ou mourir. Napoléon malgré lui, en brisant la Révolution, a garantit la survie et le triomphe des idéaux de cette dernière. C'est la le paradoxe Napoléon. En mettant fin au processus révolutionnaire à bout de souffle, il a en fait permis sa survie en l'exportant dans toute l'Europe.

En enterrant Rousseau, l'Empereur, à son corps défendant, a ressuscité Voltaire.
Mikhaïl Koutousov .
separateur
Appel aux critiques
Nous faisons toujours appel aux critiques constructives pour améliorer nos parutions. N'hésitez donc pas à nous envoyez vos articles, impressions, citations… tout cela à destination de nos journalistes qui se feront un plaisir de les traiter.

Le Corbeau qui vient de nous rejoindre fait aussi appel à vous, chers lecteurs, pour ses futurs croassements. N'hésitez donc pas à contribuer à sa rubrique par vos lettres de délation, anonymes ou non.
La Rédaction
separateur
Compatriotes, Amis du Lys
Cessons ce combat fratricide !
Le sang français a assez coulé !
Ce combat n'est pas le vôtre, revenez chez vous !
L'Empereur aime tous les Français, royalistes ou pas.
Il vous promet des terres et l'administration d'une région chère à votre cœur comme La Vendée!
Tout homme ou compagnie se rendant aux troupes françaises ne subira aucun mal.
Vous serez accueilli avec joie et respect.
N'ayez aucune crainte, vous êtes les enfants de la France !
Cessons ce combat !
Le Pacificateur .
separateur
Du sang et des larmes
Russes de toutes origines, la guerre est là !
Depuis de longues années nous combattons ces damnés envahisseurs, mais aujourd'hui, ils sont aux portes de notre capitale !

Notre Tsar, Alexandre le bien-aimé vous l'a déjà dit, mais l'avez-vous bien entendu ?

Cessons de reculer ! Levons-nous comme un seul homme ! Renvoyons ces damnés Franskis dans leurs campagnes !

Notre état-major élabore des plans, mais ils ne peuvent rien sans vous ! Que vous promettent-ils ?

Rien d'autre que du sang, du travail, des larmes et de la sueur !

Mais à la fin, nous vaincrons !
Le juge masqué .
separateur
Au bistrot
D'après un cosaque m'interrogeant sur les faits relatés dans la gazette, je cite : "Ou est la vérité ? Si les rivières coulent toujours dans le sens de l'eau et que les chinois comptent avec leurs boules ! Elle est ici : les élévations (de lapins) doivent se faire dans la plus grande discrétion par inzisimination artérielle."
(Réaction à la gazette du 5 Août 1812)

D'autre part, un officier Français nous rappelait : "Il paraitrait que Napoléon est le neveu de son grand-père, et qu'il serait né le 14 juillet à la fête de l'opéra Bastille."
Avez-vous pensé à lui envoyer une carte du front ?

Un Grenadier du Rhin m'a également confié que dans le monde, il n'y a que la France qui n'est pas un pays étranger…

(Propos recueillis au bistrot des perles bleues)
Leto .
separateur
Petites annonces
- Juge Russe cherche coupable Français pour changer.
Réf : 10727

- Coupable Russe cherche juge Français pour plus de mansuétude.
Écrire au journal.

- Nouvelle recrue recherche ligne de mire et boîte d'impacts pour satisfaire son sergent instructeur.

- Perdu clef du champ de tir, merci d'avance aux soldats qui pourront la ramener.

- Cuisinier toqué cherche cantinière pour ajouter du piment dans sa vie.
Vous .
separateur
Horoscope
Bulletin météorologique des astres.

Toute information émise par ce bulletin est aussi fiable que toutes les informations météorologiques de Météo-France ou Neige-au-Kremlin.

BÉLIER : Vous êtes un ruminant, toujours à mâcher votre herbe au milieu de votre troupeau... Il ne faut pas brusquer un bélier, c'est un être très simple et qui n'attaque que lorsque son pré est en danger... et encore... Les béliers sont d'un naturel passif et accommodant... Ils se révèlent souvent être des hauts gradés qui regardent passivement leur carte de bataille et cherchent vainement à en comprendre le sens...

TAUREAUX : Vous voyez du rouge partout (normal vous êtes sur un champ de bataille) et vos ennemis s'amusent beaucoup à vous faire tourner en rond dans votre enclos... Remarquez l'avantage avec les taureaux c'est qu'avec leur minuscule cerveau, le temps qu'ils passent à charger, ils ne le passent pas à se demander pourquoi ils chargent... bien des officiers de cavalerie sont taureaux d'ailleurs...

GÉMEAUX : Vous êtes des schizophrènes finis... Toujours tiraillés entre deux instincts contradictoires. Vous êtes inaptes à prendre toute décision tant vous vous perdez dans des réflexions sans queues ni têtes... Lorsqu'ils ne disputent pas les postes de hauts gradés aux Béliers, les Gémeaux se retrouvent en général en première ligne, incapables de choisir entre l'attaque et la fuite, ce qui en fait une excellente chair à canon.

CANCER : Vous êtes un aventurier, vous courez sur tous les fronts avides de reconnaissances et de gloire inutile. Les Cancers sont des marginaux et des solitaires qui ne voient dans la guerre qu'un moyen de rentrer dans l'histoire. Si vous croisez un jour le cadavre d'un soldat qui a chargé seul et dont on a déjà oublié le nom... Ne cherchez pas c'est un Cancer.
Mikhaïl Koutousov .
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Derniers tombés
caesarov (mat 24117)
Bras de fer (mat 12137)
Ploup (mat 25038)
Adjt de Vietovitch (mat 2025)
lotenio (mat 30483)
adj. de Boris Razine (mat 5511)
Kamoulox (mat 510)
Alexandre Romanov (mat 15569)
Nikolai Strogoff (mat 12172)
karamazout (mat 31477)
Dimitri Reeodonov (mat 13049)
Lyubov Reeodonov (mat 16478)
Zoubrowska (mat 29979)
TANTRIS (mat 32156)
kalinka (mat 33769)
Adjt de Laureatins (mat 28062)
Startuffe (mat 33344)
Henri de Técou (mat 27035)
Lahurre (mat 34167)
Adjt de Achille341 (mat 35127)
Adjt de alexendre009 (mat 34355)
Manfred von chuck (mat 35335)
Piotr sarlov (mat 30336)
The jean (mat 30695)
Aria Stark (mat 13118)
Hertskar (mat 8702)
Guenhwyvar (mat 13119)
Plouparoff (mat 26348)
swann (mat 35233)
Bogatyr (mat 33125)
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