L'officier plongea son regard les étoiles une dernière fois. Ainsi on lui avait menti...... il avait passé sa vie dans l'erreur et ce n'est qu'en cette froide nuit de novembre qu'il venait de comprendre.
Il avait pourtant fait ses classes à l'Academie Militaire de Saint Petersbourg, il avait pourtant appris le Français à la seule fin de pouvoir étudier Sun Tzu au travers de la version de Joseph-Marie Amiot. Il n'avait vécu ces dernières années que pour mettre en œuvre ces fameux préceptes. On lui avait enseigné que le déploiement d'une armée repose sur la préparation, le travail, la bonne connaissance du terrain, des forces en présence et qu'il fallait s'adapter aux circonstances en réagissant prestement.
Imbécilités !
Le Corse lui même avait devellopé une autre vision de la chose, et alors que Sun Zi recommandait d'épargner l'ennemi en fuite, Napoléon Bonaparte avait pour principe au contraire de pilonner les fuyards au moyen de l'artillerie afin de ne plus les voir revenir. Mais même Napoléon, aussi grand stratège fusse t-il, n'arrivait pas à la cheville de ceux qui avaient déterrés la boîte de pandore de l'excellence stratégique.
Il avait réussi a s'introduire dans le bureau d'un très haut officier du HEM et dans un de ses tiroirs à triple fond il avait trouvé cet ouvrage qui fut pour lui une véritable révélation. Cette lecture avait radicalement changé son point de vue. Les dissidents de Sun Tzu avaient révolutionné son art désuet de la guerre. Il feuilleta son précieux trésor.
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De lee too et hei dem qu'on appelait aussi kiai vieh tze
La pensée se résume en 4 grands préceptes, tous plus judicieux les uns que les autres.
De la manœuvre militaire :
1-1/ Charge. Seules les femmes utilisent les flèches et autres projectiles. Rien ne vaut le sang qui dégouline le long du sabre.
1-2/ Pousse un grand cri pour effrayer l'ennemi. Signaler sa présence est secondaire par rapport à la peur que provoque le grand cri. C'est une première attaque psychologique avant la charge.
1-3/ Attaque en toute circonstances qu'importe les rapports de forces, car si tu attaques tout le temps en sous nombre l'ennemi se lassera vite de te tuer.
De la gestion politique de la guerre
2-1/ Effraie tes troupes, le chef vindicatif dirige virilement ses troupes qui lui obéissent sous la terreur. Les rois perses n'avaient-ils pas une immense armée d'esclaves ? Inspire toi d'eux. Fait mourir les récalcitrants.
2-2/ Valorise la mort. Un soldat mort c'est des pièces en plus dans ton coffre. Heureux est le Général qui n'a personne à payer.
2-3/ Divise tes troupes car celui qui divise déconcerte l'ennemi et échappe plus facilement aux rébellions.
2-4/ Pour cela désigne en ennemi intérieur, cela maintiendra l'alerte et masquera tes carences. Met le en prison et fait le croupir afin qu'il ne t'embête pas. Heureux le Général qui n'est pas embêté par les actions des gêneurs.
De l'excellence des Officiers :
3-1/ Plus un Officier cumule de perte, meilleur il est. Il prouve sa bravoure et son attachement à son souverain ainsi que son détachement pour sa misérable et insignifiante existence.
3-2/ N'oublie pas que les traîtres poignardent dans le dos. Tout Officier résidant à tes arrières est un assassin potentiel susceptible de menacer ta survie.
3-3/ Rabroue et persécute les Officiers qui manquent de zèle, c'est le meilleurs moyen de les forcer à s'améliorer. S'ils font des efforts rabrouent les à nouveau afin qu'ils redoublent encore d'efforts. Il faut presser le citron pour en extraire le jus.
De la guerre psychologique contre l'ennemi
4-1/ L'ennemi doit savoir qu'a sa vue tous courront pour le tuer en chargeant. L'ennemi déféquera dans son pantalon quand il verra ton armée poindre.
4-2/ Ne recule jamais, même si le terrain s'y prête afin que l'ennemi ne doute pas de ta détermination. Il sera terrorisé à l'idée d'affronter un adversaire inerte et prévisible.
4-3/ Combat jusqu'au bout chaque objectif, même si tu le sais perdu, car l'ennemi sera alors découragé a l'idée du temps qui lui faudra pour t'anéantir complètement.
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Il avait compris comment combattre comme un véritable guerrier et il fit son propre schéma, qui deviendrais surement le nouveau cours distribué aux aspirants Officiers de l'Ecole Militaire Russe.
L'art de la guerre ! La révélation tardive !
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