Modérateurs : Modérateurs français, Animateurs, Modérateurs russes
Depuis plus de 10 jours avant la perte de la ferme Sud Est, j'étais affecté à la défense de la mine, avec l'effectif de ma milice au complet.
Je suis longtemps resté seul, régulièrement harcelé, de surcroît, par une unité de voltigeurs russes.
La présence de russes arrivant dans ce secteur, toutefois encore assez loin de la mine, me fut signalée en même temps que les officiers Gallifet et Haupoul arrivaient sur place.
Après un jour d'attente, Gallifet étant à mon contact, je pris l'initiative d'une sortie avec l'idée d'effectuer une reconnaissance d'un bosquet au Nord immédiat de la mine.
Après une marche pénible au travers du marais, j'arrivais enfin à la lisière du bosquet ; je repèrais immédiatement la présence d'une unité de voltigeurs ennemis, sans doute ceux-là même qui me harcelaient depuis des jours. Mon sang ne fit qu'un tour, je vis l'opportunité personnelle de régler mes comptes avec ces russes en même temps que celle de nous débarrasser d'une unité qui représentait un risque pour nous tous dans la défense de la mine.
Le combat ne s'annonçait pas facile. L'ennemi prit rapidement une bonne position de défense, protégé derrière une épaisse végétation. Il ne fallut pas moins de 4 charges à la mélée de mes vaillants miliciens pour venir à bout de ces russes déchainés. L'unité russe fut certes anéantie mais ma milice se retrouvait alors exsangue, épuisée et incapable du moindre mouvement. Elle devait d'ailleurs elle-même se faire anéantir dès le lendemain suite à une double charge de lanciers russes sortis de nulle part.
Connaissant maintenant la fin de l'histoire, la perte de la mine aurait sans doute été évitée si ma troupe était restée passive et retranchée dans la mine.
Mais personne ne connait jamais la fin d'une histoire avant qu'elle ne commence.
Aucune troupe russe n'était en visu au moment de mon mouvement, pas plus d'ailleurs qu'une fois au contact des voltigeurs russes.
Fidèle à une certaine tradition au sein du 25ème, j'ai choisi l'initiative réfléchie à la passivité, comme cela nous a si souvent été favorable.
Ce dont je voulais témoigner ici, c'est de l'aspect proprement imprévisible de ce qui s'est passé, mélange du plus malheureux des hasards et de la plus extrordinaire réussite d'une seule unité russe à un moment donné.
Plutôt que d'essayer d'établir la responsabilité d'un Seul, je pense que la charge de la responsabilité diluée de chacun des acteurs de cette tragédie devrait constituer une peine suffisante concernant cette triste affaire. D'autant que la leçon à en tirer nous rendra assurément plus méfiant, plus réfléchi encore et au bilan plus performant à l'avenir dans la conduite de nos opérations.
Retour vers Chroniques de la Campagne de Russie
Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 7 invité(s)