Faut pas pousser le bouchon monsieur le pope!

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Faut pas pousser le bouchon monsieur le pope!

Message par vétéran fourchette » Jeu Août 20, 2009 6:05 pm

C'est en substance ce que j'avais dit au pope de l'église St Andreï, monseigneur Kan-Jerek JEJEK du SPERMSEK il y a de cela une dizaine de jours.

En effet le 25ème RI venait de se voir contraint d'arrêter son avancée fulgurante aux côtés de ses camarades de la Grande Armée et il ne m'avait pas échappé que des signaux lumineux partaient régulièrement, chaque soir, du clocher de l'église qui se trouvait juste derrière le front du 25ème de ligne. J'ai donc été trouver le pope et lui ai signifié mes soupçons.

"Mon Colonel", dis-je en m'adressant au Major Crapaud, chef de Corps du 25ème RI, "laissez-moi tendre une embuscade à ce pope félon et les faits étant mis au grand jour passons-le par les armes."
"Bien Fourchette, surveillez mais ne vous faites pas voir. Je veux des certitudes, pas de l'à-peu-près. Ce travail de précision vous changera un peu."

Ne sachant pas trop comment prendre la dernière intervention du Major je m'éloignais pour mettre mon plan à exécution.

"Friant, postez-vous, avec vos voltigeurs au 35 de la Rue de l'Eglise et gardez un oeil sur le pope, je le soupçonne de vouloir donner des informations aux Russes d'en face. Soyez discret. Je serai avec mon peloton de dragon 2 rues plus loin, prévenez-moi si vous voyez quelque chose de suspect"
"Reçu Major!" me répondit-il en allant prendre position avec ses hommes.

4 heures s'étaient passées qu'un caporal de ma voltige vint en courant me rendre compte qu'un fort parti de troupes russes, à priori 2 compagnies et un peloton de lanciers, s'étaient frayé un chemin à travers nos lignes pour extraire le pope du piège dans lequel il devait, depuis ma dernière visite, se sentir enfermé.
J'envoyais derechef une estafette au PC du régiment pour rendre compte du raid russe et me dirigeais vers l'église, bien décidé de ne pas laissé le pope s'en tirer ainsi.

Les troupes françaises présentes alors autour de l'église avaient commencé à engager les russes qui après s'être bien défendues ont dû sentir que le vent tournait et s'étaient donc réfugiées dans l'église.
"On a une opportunité de capturer le pope et quelques troupes russes là", pensais-je, "ne laissons pas une telle chance passer!".

Je mis aussitôt le Major Lensa dans la confidence et il acquiesca avec un grand rire disant qu'il y avait effectivement moyen de bien rire des troupes russes pendant quelques temps.
Il mit son bataillon au complet à la tâche et bientôt une compagnie ennemie quitta le champ de bataille trainant ses blessés mais refusant de se rendre. Mal lui en prit car elle fut bientôt rejointe par une compagnie du sous-lieutenant Morphy et anéantie. Le peloton de lancier s'esquiva de la bataille et continua son chemin vers l'Ouest (peut-être fût-il tenté de rejoindre l'Angleterre pour toucher son obôle?), il fut bien évidemment rattrapé par la patrouille (de la Garde Impériale pour le coup) et réexpédié dans ses lignes.

Il ne restait donc que la compagnie réfugiée dans l'église avec le pope. Nous devions les capturer pour savoir ce que savait de si important ce pope pour que 450 hommes soient mobilisés à son extraction.
L'encerclement commençat, y prirent part le bataillon du Major Lensa, 1 compagnie du sous-lieutenant Morphy, 2 compagnies du sous-lieutenant Raphael12 et mes 2 compagnies de ligne que j'avais rameuté pour l'occasion.
"Vialannes, avec vos hommes vous tiendrez les maisons à l'Est de l'église et empêcherez les russes de s'exfiltrer par là. Tentez de contacter une compagnie amie pour finaliser l'encerclement, les russes ont encore l'occasion de se faire la belle à la faveur de la nuit et je ne le veux pas, est-ce bien compris?"
"Oui Major!"
"Bien, alors rompez!"
.

Mais ce qui devait arriver arriva et le pope et son escorte profitère de la pénombre du petit matin et du brouillard qui s'était levé pour se glisser entre 2 compagnies et disparaitre de nos vues.
On envoyat des sonnettes dès le lever du jour mais il fallut attendre la fin de matinée pour qu'une section de la compagnie Mérou aperçut les fuyards réfugiés dans une maison à quelques pâtés de maisons de l'église.

Le Major Crapaud vint lui-même superviser l'encerclement.
"Fourchette, faites-moi un topo!"
"Bien Major, les russes ont profité de l'obscurité cette nuit pour tenter et réussir une sortie. Nous les avons localisé et en ce moment-même nous attendons que toutes les troupes se rassemblent pour surgir simultanément et ne pas leur laisser le moindre espoir. Vous avez à votre disposition, Major, les compagnies Mérou, Haxo, Guiloup (avec un P), Raphael12, Jean Tairtou, Kalec et les pelotons Lensa et Tortellini. Nous supposons que les russes ont de quoi tenir 24h en nourriture et 48h en munition mais ils ne peuvent compter que sur une centaine d'hommes valides et une vingtaine de blessés."
"Vous êtes en train de me dire que c'est du tout cuit là Fourchette?"
"Au combat, rien n'est tout cuit d'avance Major, vous le savez mieux que moi, mais disons que l'affaire est plutôt bien engagée".

"Bien, rompez!"

Je remontais alors à cheval et retournais vers les troupes qui avaient, pendant que je m'entretenais avec le Major, commencé (ou re-commencé, devrais-je dire?) l'encerclement. Tout était observé. Le moindre petit soupirail n'échappait pas à la surveillance. Je m'en rendis-compte en faisant le tour des positions. Des coups de feu sporadiques rappelaient à tous, russes et français, que la guerre n'était pas finie mais on sentait, du côté des russes, une grande lassitude.
Je m'avançais donc en agitant mon mouchoir blanc fourni par l'intendance pour proposer une reddition au Major Gagarine mais celui-ci la refusa catégoriquement.
...
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Message par vétéran fourchette » Ven Août 21, 2009 10:18 am

Quelle résistance!

La nuit s'était passée sans faits notables. au cours d'une de mes rondes j'ai failli souffrir du feu d'une vedette de la compagnie Raphael12 mais elle avait su retenir son geste. "Le calme des vieilles troupes: cette Marie-Louise ira loin" pensai-je.

Puis le jour se leva...

Sous le soleil brulant les russes tenaient toujours. Il devaient souffrir de la chaleur et de la soif mais rien ne semblait pouvoir les faire abandonner. J'envoyais à nouveau une estafette et quand je la vis revenir une balle dans le bras je compris que les russes n'avaient pas changé d'avis....

"Alors brigadier Sarradin, il n'ont pas accepté notre offre?" dis-je en souriant. Le brigadier Sarradin avait été de tout les combats de l'Empire et ce n'était pas la première balle qui venait rouiller dans sa carcasse, il s'en remettrait.
"Non, Major, et pourtant j'y ai mis les formes. C'est quand je leur ai rappelé que déjà à Austerlitz j'avais reçu la reddition de quelques dizaine de russes qu'ils ont commencé à faire feu dans ma direction. Je ne les connaissais pas aussi rancuniers. On ne m'y reprendra plus."
"As-tu pu voir si le pope est toujours vivant?"
"Non Major, pas eu le temps."

"Tant pis, vas te faire bander, quelque chose me dit que nous aurons besoin de tes talents de sabreur demain matin. Rompez"
...
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Message par vétéran fourchette » Ven Août 21, 2009 9:34 pm

Quelques heures après le brigadier Sarradin revint me voir, un pansement immaculé 10cm sous l'épaule gauche.

"Major, je ne sais pas si ça peut vous être utile mais alors que je me faisait dorloter par Ninon il m'est revenu un détail".
"Accouches" lui répondis-je "on ne va pas y passer la nuit. De quel genre ton détail? Ne me dis pas que c'est un détail du genre où le Major Crapaud va encore me faire regretter de ne pas être né russe. J'espère pour toi qu'il est vraiment anodin ton détail!"
"Euh, j'crois pas Major. J'ai vu où les ruskoffs entreposaient leurs munitions."
"Putain, j'suis mort! Mais qui m'a foutu un pareil ramassis de jean-foutre? T'as quel âge Sarradin?"
"Euh, 29 ans Major pourquoi?"
"T'as de la chance, à un an près c'est moi qui t'explosais la tête. J'vais avoir l'air d'un con devant le Vieux. Allez dégage! Vas me chercher 5 soldats en qui tu as confiance et ramenez-vous dare-dare!"
"Reçu Major, j'y cours Major, pardon Major....."

10 minutes plus tard il était de retour avec 5 comparses pathibulaires mais presque.

"Ecoutez-moi bien les blaireaux, on a une chance d'écourter ce siège mais va pas falloir faire les molassons. Sarradin tu prends le commandement de cette mission et armé d'un tonneau de poudre que tu iras chercher à la Sainte Barbe tu me fais sauter les munitions des ruskoffs. Leurs muns en moins ils seront contraints de se rendre ou de mourir."

Une demi-heure plus tard une explosion déchirait le ciel et un nuage de fumée recouvrait une bonne partie de la ville. C'était le signal de la curée et l'ensemble des troupes qui encerclaient le pope et sa maigre escorte fondait sur la 17714ème compagnie (enfin ce qu'il en restait) et la forçait à la reddition. Les russes semblaient béats, du sang coulait de leurs narines et de leurs oreilles. Seuls 67 hommes tenaient encore sur leurs jambes et à leurs côtés une trentaine de misérables mouraient en silence.

Nous n'eûmes aucun mal à trouver le pope et pendant que la compagnie Kalec aidait au relevage des blessés russes une section de la compagnie Haxo emmena le pope à 200 mètres de là.
Le Major Crapaud lui-même mena l'interrogatoire:

"Pope, qu'as-tu à me dire qui pourrait justifier mon pardon? Pourquoi 450 hommes ont été sacrifié pour te ramener vers les lignes russes? QUI ES-TU?"
Une lueur passa dans les yeux du pope et le Major perçut dès cet instant qu'il avait tapé juste.
...
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Message par vétéran fourchette » Sam Août 22, 2009 1:46 pm

Pendant que la Major Crapaud s'occupait de l'interrogatoire du pope la compagnie Kalec transferait les prisonniers à un peloton de la Gendarmerie Impériale.

"Le trajet vers le camp de prisonnier va leur paraitre long, très long" me dis-je en les voyant prendre la route en trainant des savates (pour ceux qui en avaient encore).
Sarradin rejoignit ma pensée "Elle a perdu de sa superbe l'armée russe depuis Austerlitz, je ne la reconnais pas" eut-il le temps d'annoncer avant que je ne le sers dans mes bras.
"Te revoilà fripouille? Je t'avais dit de prendre un tonneau, pas un wagon, pour faire sauter les munitions des russes. Qu'as-tu donc fait pour mettre en ruine la presque totalité du quartier? Une chance que nos hommes n'étaient pas trop près!"

Comme pour nous narguer nous entendîmes tout deux le Major Gagarine s'exclamer à un Lieutenant des gendarmes avec qui il semblait avoir un différent "Pour ce qui est de l'armée de l'empereur, vous pourrez lui dire de ma part à votre empereur : Qu'il n'est qu'un petit nabot tyranique, qui conduit la france à sa perte, et qu'il pue du bec.
Mais ça, vous le savez déjà. HAAAaaaHAHA !!!..."


Il riait jaune, ça se voyait.

"Lieutenant, laissez le Major. Le Major Crapaud lui a reconnu le droit de conserver son épée, ses hommes et lui se sont bien battus. En revanche rendez-nous le drapeau de la compagnie, nous le remettrons nous-même à l'Empereur."
"Major, quand à vous, admettez que ce que vous pensez de notre Empereur ne nous interesse pas et soyez certain qu'il a ici bien plus d'admirateurs que ce que vous semblez imaginer. Des propos que nous pourrions trouver déplacés n'iraient pas en votre faveur et soyez persuadé que nous cherchons tous à vous trouver la captivité la moins pénible possible."

Je donnais alors à Sarradin le drapeau que m'avait remis le Lieutenant des gendarmes.
"Je te le confie, fais le tour des compagnies qui ont participé à sa capture et prends-en grand soin. Une fois ce tour fait, ne picoles pas à chaque bivouac, amène-le au PC du régiment et remets-le au trésorier-payeur, il saura quoi en faire."

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Message par vétéran fourchette » Mar Août 25, 2009 9:43 am

"Alerte!!" cria quelqu'un "les russes viennent en nombre, ils sont déjà dans les faubourgs!".

Je sautais sur mon cheval et rejoignais illico le Major Crapaud qui, après avoir interrogé le pope, donnait ses ordres à l'Etat-Major Régimentaire.

"Je me suis entretenu avec Monsieur Schulmeister à propos de ce pope qui, m'a-t-il annoncé, est "très spécial". Il y a fort à parier que les russes ne nous laisseront pas le ramener en France en toute tranquilité. Déjà un régiment russe fait mouvement sur Podolsk et devrait arriver sur nos positions dans 2 jours..."
"Permettez-moi d'intervenir Major, le régiment russe est déjà entré dans la ville, on vient de m'en informer."
"Bon, ben l'urgence le commandant je vous donne rendez-vous à tous au quartier Aparitchik où semble-t-il les russes font leur effort. A cheval messieurs, la gloire nous appelle!"

Je sautais donc sur mon cheval pour la deuxième fois de la journée et rejoignais d'abord mon peloton de dragons et ensuite l'ensemble de mon bataillon pour leur donner des ordres.
"...Le mouvement se fera dans l'ordre dragons, Vialannes, Mérou et Friant fermera la marche. On débute le mouvement dans 3 heures. Des questions?"
Le Capitaine Adjudant-Major Vialannes prit la parole: "Major, il semblerait que le pope soit la cause de tout ces combats. Ne serait-il pas envisageable de le tuer une bonne fois pour toute?"
"Vialannes, tu perds la tête. Certes on éviterait peut-être quelques combats dans les environs mais s'il y a une possibilité d'arrêter définitivement cette guerre nous n'allons pas la gâcher si bêtement non? Je sais que vos hommes sont fatigués par ce siège et les marches et contre-marche mais dites-leur de tenir encore un peu, dans 30 jours le bataillon aura le droit à 1 mois de permission."

On fit donc mouvement à l'heure prévue et arrivés à vue du quartier Aparitchik nous fûmes ébahis par le nombre de compagnies russes qui avaient pris position en ville.
"ça va être super-chaud de les déloger de là" pensais-je.

Les russes avaient attaqué à la jonction entre le 25ème de ligne et le Vème CA mais ce qui devait être un avantage pour eux devint vite un inconvénient.
Au lieux de se dire "l'autre régiment prendra à son compte" les 2 Chefs de Corps sont tout deux intervenus sur ce qui leur semblait être le point chaud du moment. Le résultat ne se fit pas attendre et les russes furent vite reconduit, sans ménagement, aux portes de la ville.

Il s'en fallut même de peu qu'un des leurs ne reste entre nos mains. La gendarmerie Impériale ayant même dépéché sur le lieu de la possible capture un officier, le Chef de Bataillon Gronaz, ce qui ne manquât pas d'intriguer la plupart des officiers habitués à voir la Gendarmerie uniquement quand elle nous ramenait des trainards ou des déserteurs.

"Fourchette, allez chercher Lensa, Raphael12 et Tortellini et passez me voir sous ma tente" me dit le Major Crapaud après que la ville ait été totalement nettoyée de ses "envahisseurs"."

"Lens', le Major veut nous voir! ne t'inquiètes pas il n'avait pas la tête des mauvais jours."
"Ben tant mieux car aujourd'hui je ne suis pas d'humeur à me laisser dire mes 4 vérités. Quand je pense qu'on a failli faire d'autres prisonniers. Crapouinette doit être blazé, tout ces efforts pour rien."
"Pour sûr! Allez, ne te mets pas martel en tête, viens, Raphael12 et Tortellini sont déjà à la tente du vieux, ne le faisons pas attendre."

"Entrez les gars, asseyez-vous. Je ne vais pas vous tenir la jambe longtemps mais soyez attentifs."
"Pour sûr Major, comme d'habitude!" fis-je en lançant un clin d'oeil à Lensa.
"Ne faites pas le fanfaron avec moi Fourchette, je l'ai vu votre clin d'oeil. Si vous me prenez pour un lapin de six semaine vous vous trompez de client. Ecoutez attentivement, ça ne necessite aucun commentaire! En aidant à la capture du pope vous avez mis le doigt sur un "coup fumant". Je ne peux pas tout vous raconter mais votre découverte pourrait abréger cette campagne de plusieurs mois, si tant est que nous puissions ramener le pope à Paris et qu'il nous dise tout ce qu'il sait. Je me suis laissé dire qu'il n'était pas pope, ça on s'en doutait, mais qu'il était haut placé dans l'entourage du Tsar lui-même."
"Qu'est-ce que ça a à voir avec nous?" se risqua Tortellini
"Rien! Fichtrement rien..... si ce n'est que nous allons tous être reçu par Monsieur Schulmeister pour lui dire dans les détails tout ce que nous avons vu pendant les 3-4 jours où nous avons été à son contact."
"Moi j'ai rien vu" fit Raphael12 "j'étais tout occupé à m'assurer de l'étanchéité de mon dispositif et après quand Sarradin a tout fait péter, une vache n'y aurait pas retrouvé son veau. une chance qu'on ne se soit pas allumé les uns les autres."
"Eh ben t'iras lui raconter ton histoire de vaches, ne me saoules pas Raphael12, j'ai suffisament à faire avec les russes qui trainent. Allez, déguerpissez, on vous convoquera quand vous serez reçus par Monsieur Schulmeister."
Nous saluâmes tous et quittâmes la tente sans mot dire.

"Qu'est-ce qu'il a le vieux?" dit Tortellini, "je ne l'ai jamais vu comme ça, il semble préoccupé."
"Il doit en savoir plus que ce qu'il ne veut/peut bien nous dire. ça doit lui peser." répondit Lensa
"Allez, ne nous prenons pas la tête, on en saura plus quand on nous en dira plus. Retournons au combat, une autre offensive russe se dessine au Nord." ajoutais-je
"Ils n'arrêtent plus les ruskoffs. il ne suffit plus de les tuer, il faut les pousser maintenant pour qu'ils tombent" dit Raphael12.

"Avec une phrase comme ça tu vas te faire des copains, j'suis prêt à parier qu'ils la ressortiront aux écoliers dans quelques siècles" dit Tortellini et nous partîmes tous dans de grands éclats de rire....

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Message par vétéran fourchette » Dim Août 30, 2009 8:17 pm

2 jours s'étaient passés sans que rien de notable ne survienne. Les compagnies en avaient profité pour panser leurs plaies.

Nous avions été reçu par Monsieur Schulmeister qui nous avait juste demandé ce que nous avions pu trouver de curieux lors de ces journées à proximité du "pope". Si nous nous étions borné à raconter les évènements tels que nous les avions vécus lui n'avait rien laissé transparaitre et nous étions tous ressortis de l'entretien sans que notre soif d'en apprendre plus ne soit étanchée. Le "mystère pope" était donc clos pour nous.

Il venait de se rouvrir de la plus tragique des façons.
Des bataillons entiers de russes déferlaient sur Podoltsk. Ils semblaient inarrétables. De la chair à canon se jetait littérallement sur nos défenses et ne semblait pas vouloir se tarir.

"Les faubourgs Nord-Est de la ville sont aux mains des russes qui font venir leurs jeunes recrues en nombre. La Garde Impériale tient placidement mais l'Etat-Major nous demande de garder un oeil sur cette partie du Front. Il se peut que nous ayons à intervenir. Soyez, comme d'habitude, disponibles. Ah, autre chose, le régiment vient de voir ses permisssions annulées, vous pouvez l'annoncer à vos subalternes" nous annonçat le Major Crapaud.

Comment allais-je annoncer cette nouvelle à mon bataillon qui tenait beaucoup à cette permission en Lithuanie? Je pris la parole au cours d'un rassemblement durant lequel le brigadier Sarradin venait de se voir cité à l'ordre du Bataillon.

"Soldats, ces derniers mois vous n'avez pas démérité, la citation du brigadier Sarradin l'atteste. Cependant les affaires du Tondu ne vont pas aussi bien qu'il n'y parait et je me suis entendu dire qu'il avait annoncé à son chambellan: "Seuls Fourchette et ses hommes peuvent encore renverser le cours des choses" (des rires étouffés sortirent des rangs). Alors je vous le demande: Allons-nous laisser notre petit caporal dans l'embarras?"
"Non Major" me répondit la foule
"Peut-on, alors qu'il nous demande d'intervenir, laisser notre petit corse seul face à ces barbares?"
"Non Major" me répondirent à nouveau 500 poitrines gonflées par l'orgueil.
"Alors allons bouter ces hordes de moujiks hors des pas de l'Empereur"
"Hourra, Hourra, Hourra"

Je laissais la passion retomber et annonçais:

"Bataillon... Garde à vous!.... Présentez...Armes! Aux ordres des commandants d'unité!"

"Je ne laisserai pas l'enthousiasme retomber" pensais-je. "Nous partirons dans 10 heures!" annonçais-je à mes commandants d'unité dès qu'ils eurent fait rompre les rangs.

Les ordres donnés le bataillon dans son entier fit mouvement vers le Nord pour aller prêter main forte à nos cousins de la Garde. Nous arrivâmes 1 jour plus tard.
Quelques maisons étaient déjà en feu. Nos troupes tenaient les habitations et les russes essayaient par tout les moyens à les déloger de là. Les combats étaient violents, les pertes énormes des deux côtés. Les râles des blessés se finissaient pas et quand la lueur du jour retombait et que les combats se faisaient plus sporadiques on continuait d'entendre ces misérables gémir. Le service de santé du médecin Desgenettes sembait débordé et pourtant il continuait à faire des prodiges. "Gloire à ces travailleurs de l'ombre" me souffla Mérou en passant à ma hauteur avec sa compagnie.
"C'est parce qu'ils savent que notre Service de Santé s'occupera d'eux que mes gars y vont sans cesse. Heureusement que Larrey, Desgenettes et Clermont-Tonnerre sont parmi nous. J'ai entendu dire qu'ils avaient reçu l'aide de médecins russes de Podoltsk qui se sont spontanément mis à notre disposition pour soigner les blessés des deux camps" poursuivi Mérou... mais je ne l'entendais pas.

Je fixai mon regard sur une maison hérissée de baïonnettes russes.

"C'est là que le bataillon attaquera! Friant, trouvez-moi quelqu'un qui sache par qui est commandée la compagnie russe qui défend cette maison et revenez avec un point précis des pertes qu'elle a pu subir."
"Reçu Major."

Il revint une vingtaine de minutes plus tard.

"Le lieutenant Zénon commande cette compagnie. Il est l'adjoint du Capitaine Zénak. D'après un fusillier de la Garde cette compagnie est mûre, y'a juste à aller la cueillir."
"On verra ça. Allez me chercher Mérou et Vialannes. Rapport dans 30 minutes."

"Bon les gars, on va amener notre pierre à l'édifice. Friant, tu t'approches avec tes voltigeurs au plus près et tu m'allumes les fenêtres pour que les compagnies Mérou et Vialannes puissent monter à l'assaut sans subir de pertes. Vialannes à toi la tâche ingrate, t'attaques de front. Pendant ce temps Mérou tu passes avec ta compagnie par le verger et tu pénètres dans le bâtiment par derrière. Il y a peu de fenêtres et le raffut fait par Vialannes devrait attirer les russes sur le devant. Essayes pour une fois de me ramener des prisonniers. Je suis sûr que le Major Crapaud et Monsieur Schulmeister verront ça d'un bon oeil. Si on prend pied dans la maison, ce dont je ne doute pas, je te charge Mérou d'organiser la défense. On ne lâche rien. Attention à leur contre-attaque!"

...et nous fîmes comme c'était prévu. Friant harcela la compagnie Zénon, Vialannes monta à l'assaut et Mérou prit pied dans la maison, forçant les russes à la déroute.

"Friant... 8 morts et 18 blessés, voilà le tribut payé par le bataillon pour la prise de cette maison. C'est cher payé la cueillette non?"

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Message par vétéran fourchette » Dim Sep 06, 2009 12:45 pm

... mais ce n'était pas la totalité de la facture et je l'appris à mes dépends quelques jours plus tard.

Il fallut tout d'abord évacuer la maison prise peu de temps auparavent, les russes arrivant par bataillons entier. Je laissais parmi les décombres les 2/3 de la compagnie Mérou et le Capitaine Adjudant Major fut bien heureux de pouvoir ramener à moi son aigle et les restes, fatigués, de sa belle compagnie.

"Ce fut chaud Major, il s'en est fallut de peu que ma compagnie ne succombe"
"Oui Mérou, et quelque chose me dit que l'orage n'est pas près de passer. Allez vous reposer Rue Soljenitsine, il y a une taverne qui accueille le Médecin Percy qui y soigne les blessés. Présentez-vous à lui de ma part et faites soigner votre blessure à l'aine. Quelques bataillons décimés ont laissé dans la ville des soldats sans troupe, réunissez les et embrigadez-les dans votre compagnie: il faut que rapidement elle soit de nouveau opérationnelle, j'aurai besoin de vous sous peu."
"Reçu Major!" et il partit avec sa maigre colonne goûter un repos bien mérité.

Il fallut ensuite reconquérir les quelques quartiers que tenaient les russes. Ce ne fut pas une mince affaire. J'accompagnais de ma personne le CAM Vialannes dans sa prise d'un bâtiment et quelle ne fut pas ma surprise de constater que la compagnie russe qui avait choisi de défendre le bâtiment voisin était commandée par le Major Gagarine.
Les bras m'en tombèrent. "Tout ça pour ça" pensais-je pris d'un terrible découragement.

Je devais en savoir plus, j'envoyais donc alentours des estafettes et l'une d'entre-elles me revint avec une réponse d'un officier de la Gendarmerie Impériale:
"L'escorte de l'officier Gagarine a été attaquée et anéantie par des cossacks de la Kasak Voisko. Le Major Gagarine s'est enfuit et a rejoint depuis ses lignes. De plus, simultanément, à plusieurs kilomètres de là, des Kasak Voisko infiltrés ont attaqué l'escorte qui ramenait le Pope à Paris et ont réussit à le libérer."

Je décidais donc de mener ma petite enquête. Je fis appeller le brigadier Sarradin.

"Sarradin, tu parles russe?"
"Oui Major, 10 ans de guerre contre eux fait qu'on connait quelques mots. Mais vous-même, vous parlez courament russe?!"
"Da, je veux que tu ailles, vêtu de fripes, de nuit en secteur russe et que tu te renseignes pour savoir si quelqu'un d'important se trouve en ville du côté russe. As-tu compris?"
"Oui Major mais qui exactement dois-je chercher? ça me sera plus facile si vous me le dites."
"J'ai pas besoin de te le dire, quand tu le verras, si tu le vois, tu sauras que c'est lui que je t'ai demandé de chercher. Allez, vas et sois prudent!"

Je n'eus plus de nouvelles de lui pendant 48 heures et j'étais persuadé qu'il avait été découvert et fusillé.
Je le vis donc revenir avec soulagement.

"Allez, dis-moi tout!"
"Tout" me répondit-il avec un sourire
"Arrête... alors... t'as des infos?"
"Oui Major, je l'ai vu!"
"Qui?"
"Ben le Pope! C'est bien lui que vous vouliez que je vois non?"
"Oui, où est-il?"
"En ville, sous la protection du Chef de Bataillon Andréas Hofer. Il arrive qu'il aille aussi au 17 rue Kasparof où il s'entretient longuement avec le Chef de Bataillon Istvan."
"Bien Sarradin, t'as fait du bon boulot. Vas prendre un bain et change-toi avant qu'une Marie-Louise te prenne pour un espion russe et te fasse une jolie rosace avec sa baïonnette."

J'allais derechef voir le Major Crapaud pour lui rendre-compte des derniers rebondissements de l' "affaire Pope".

"Bien, laissez-moi. Merci Fourchette"

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Message par vétéran fourchette » Ven Sep 11, 2009 12:59 pm

(HRP/)

Voilà, un petit RP crée à l'occasion d'une capture d'un officier russe. J'y ai inclus un mystérieux "pope" qui pourrait être mon fil rouge lors d'autres RP.
C'était une première, je renouvelerai certainement l'expérience tant j'y ai pris goût.
... cependant je mesure les progrès qu'il me reste à faire et suis donc preneur de toutes critiques (merci à ceux qui m'ont déjà fait part de leurs remarques, je ne peux pas toutes les mettre en oeuvre mais j'ai bien pris).
NB: le brigadier SARRADIN a été réellement au service de l'Empereur au sein du 2ème Régiment de Chasseurs. Ses faits d'armes en font un héros. Gloire à lui donc.... et à tout les autres!

(/HRP)
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