Il allait pouvoir regagner son campement pour vérifier l'entrainement de ses hommes.
Au détour d'une petite rue, il se trouva face à un individu qui portait un capuchon. Celui-ci lui tendit rapidement une feuille que Tchekov attrapa avant de voir l'homme tourner les talons et partir rapidement.
Posément Tchekov regarda cette feuille. Un texte qui ressemblait à un poème était imprimé dessus.
Tchekov pensa :
Encore un de ces pamphlétaire. C'est bizarre, son allure me dit quelque chose, mais qui ? Bon lisons !
La belle Louise, à trente ans révolus,
Sur un Français jette son dévolu !
Et lui, plutôt que de livrer bataille,
Préfère lui parler de Versailles !
Notre chef son bon mari,
Ne vois pas que comme au palais,
Ici aussi, elle fait ce qu’il lui plait
Et lui préfère un Franski !
Elle prétexte d’une visite au régiment,
Pour nous raconter son boniment !
Et pour un chef de bataillon,
Elle se comporte comme une souillon !
Alors qu’elle reparte à Moscou,
Et lui je ne sais ou !
A moins qu’enfin au lieu de bises,
Ce traitre ne reparte dans la bise !
Car qu’est-ce qu’un Franski,
Peut bien chercher ici ?
Puisque ce n’est pas un banni,
C’est donc semer la zizanie !
Enfin comment peut-on oser cela ! Chacun sait que notre vénérée Tsarine depuis la perte de ses deux enfants cherche des consolations ! Mais avec ce Franski ! Quelle horreur !
Tchekov jeta la feuille à terre et repris son chemin.