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Sobrakov a écrit :[note de l’éditeur : nous avons décidé de placer ce passage des mémoires de l’officier Sobrakov dans le chapitre « dans le sang jusqu’aux genoux » qui se rapporte explicitement à la Garde Préobrajensky, bien qu’il se situe après son départ dudit régiment, parce qu’il relate les derniers évènements de la campagne de Leipzig]
J’en avais assez de parcourir éternellement les mêmes champs, les mêmes forêts, les mêmes bourgades. Le terrain conquis était reperdu puis repris etc… combien de temps encore ? Je décidais alors de revenir à l’EMR comme instructeur.
Le changement fut total : l’école était affectée au sud-ouest de Leipzig, dans une zone stratégique où se situait la mine de Wachau pour le changement de lieu, et l’instruction des nouveaux venus et leur mutation dans la section des aguerris extrêmement rapide pour le changement d’activités. Cette rapidité de rotation était liée à l’afflux, que je n’imaginais pas, d’officiers de tous horizons, tous déterminés à vaincre l’ogre français.
Le jour de mon arrivée sur le front le colonel Poliakoff lançait une offensive décisive qui arrachait la mine des griffes des franzskis.
De mon côté, au sud de la mine j’essayais de constituer un front organisé et Zerkine se lançait dans des opérations d’éclairage à l’arrière des franzskis qui me permettaient de me faire une idée du rapport de force.
Ces incursions déplaisaient visiblement aux français qui attaquaient systématiquement nos rares cavaliers et voltigeurs pour nous maintenir dans l’ignorance et pouvoir franchir l’Oder au sud de la mine. Le traitre mais talentueux Viatchesla ,ex-cosaque, lançait un raid audacieux et détruisait notre escadron de hussards. Mais Zerkine en remontait rapidement un nouvel et revenait avec nous.
Il s’avérait que les franzskis avaient un rideau de troupes, aguerries au demeurant, de l’autre côté de l’Oder mais sans plus. Je décidais de monter une opération très risquée pour écraser leurs cavaliers et voltigeurs, si nécessaires pour tout franchissement, avant l’arrivée du gros de leurs forces. Zerkine s’élançait tout au sud de notre dispositif, découvrait l’avancée de nombreuses troupes, longeait tout le front et bien que pris à partie par les ex-cosaques attaquait leur artillerie et démasquait une autre batterie et ses soutiens plus au nord. Fort de ces renseignements essentiels, je lançais 6 compagnies de Cadets(Kolibri 2 cies, Filat 1 cie, Borodine 1cie, Scorpion09 2 cies) sur les objectifs ci-dessus, appuyés par mon infanterie. La surprise fut totale, tous les objectifs (1 escadron de cuirassiers, 2 compagnies de voltigeurs,1 de ligne,1 batteried’ artillerie) furent détruits sauf un à moitié seulement (escadron de dragons). Le miracle c’est que Zerkine et un bataillon réussirent à se retirer et rejoindre nos lignes.
L’ennemi venait de perdre ses projets de franchissement.
Les jours suivant, le camp russe traversait l’Oder en force et anéantissait les forces françaises qui étaient restées sur place. Herzberg et Paunsdorf avaient été reprises elles aussi, la victoire était totale.
Les franzskis demandaient un armistice, enfin !
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